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AFFECTIONS DES VOIES URINAIRES.

forces. Les mêmes phénomènes s’observent souvent dans les plaies des grands muscles. On s’étonnera peut-être, en voyant ces faits que, le sang qui, de toutes les humeurs, est la plus familière, soit la cause de tant de maux quand il sort des vaisseaux qui lui sont propres, car il en résulte pourriture et mortification des parties. Dans un cas de thrombus siégeant à la vessie, ayant observé les mêmes symptômes, je conjecturai que j’avais affaire à un thrombus, parce que le malade avait rendu beaucoup de sang avec les urines ; je lui fis boire un médicament à l’oxymel propre à briser les pierres, et l’oxymel lui-même pur. Néanmoins la plupart de ces malades périrent, un seul fut sauvé, attendu que les caillots parvinrent à se dissoudre et furent rendus peu à peu.

Que les symptômes présents ne suffisent pas toujours pour diagnostiquer le lieu affecté, mais que souvent il faille recourir aux symptômes passés, vous saurez cela si vous vous rappelez ce que vous avez vu. Ainsi, chez plusieurs individus qui urinaient souvent du sang, le souvenir des symptômes antérieurs m’indiqua le lieu affecté et me révéla la diathèse qui s’y était développée. Par exemple, un malade avait fréquemment souffert à la région des reins, il avait été pris de frissonnements irréguliers et même de petits frissons avec fièvre ; un autre avait ressenti des douleurs à la région de la vessie avec frissonnements et fièvre ; chez d’autres ce sont des douleurs au diaphragme et au thorax, ou des douleurs à l’hypochondre droit qui se sont manifestées. Chez tous nous avons reconnu qu’une collection purulente s’étant formée antérieurement dans la région douloureuse, le pus avait été purgé par les reins.

Outre les signes énumérés plus haut, la quantité du pus, le fait d’être mélangé entièrement avec les urines, et de former pour ainsi dire un liquide trouble, ou de ne pas être ainsi mélangé, concourent aussi au diagnostic, comme je l’ai dit plus haut à propos des intestins (ch. ii, p. 667-8). Ainsi, pour les intestins, si quelque matière provient de la partie supérieure, cette matière est mêlée aux résidus des aliments et comme pétrie avec eux ; si c’est de la partie inférieure, cette matière est expulsée isolément ; de la même façon, ou bien toute l’urine est troublée par le pus qui s’échappe avec elle, ou ce pus est inégalement et partiellement suspendu, ou encore il arrive souvent qu’il s’échappe seul et sans l’urine. Cette