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VARIÉTÉS DES POSITIONS MOYENNES.

l’articulation du carpe, nous la redressons et nous la fléchissons également dans les deux sens de la ligne droite. Eu égard à cette partie du membre, la position exactement droite, qui est une moyenne parfaite entre les mouvements extrêmes, est donc naturellement la plus exempte de douleur. Pour le rachis, ce n’est plus la position droite qui est la moyenne, mais la position un peu fléchie, car le mouvement inclinait naturellement en ce sens. C’est à cause de cela que debout nous fatiguons plus dans les parties du rachis que quand nous sommes assis ou couchés. En effet, quand nous sommes debout, nécessairement le rachis est étendu ; couchés ou assis, rien ne l’empêche d’être fléchi. En faisant ces remarques sur toutes les articulations, vous trouverez le système conséquent avec lui-même[1].

Quant aux muscles indépendants des articulations, chez ceux-ci même, c’est la condition moyenne qui est exempte de douleur, comme au siège, à la vessie, à la langue. En effet, le resserrement extrême de l’anus et sa dilatation excessive sont douloureux, comme aussi la tension et la flexion exagérée de la langue ou tout autre mouvement de circumduction démesurée. Pour ces muscles encore, il est donc très-facile de découvrir la moyenne entre les deux extrêmes, laquelle est également la condition exempte de douleur ; tous les individus, quand ils se reposent de leurs occupations, tiennent tous leurs membres dans la position moyenne et exempte de douleur ; la juste nature, dit Hippocrate (Cf. Util. des parties, I, xxii, t. I, p. 163 et note 1), les pousse à agir ainsi. Dans la langue, tous les muscles sont disposés par paires, en haut et en bas, à gauche et à droite, aussi n’y a-t-il rien d’étonnant que les muscles antagonistes impriment à cet organe des mouvements en sens contraire. Pour le muscle du siége, pour celui de la vessie et pour le diaphragme, chacun de ces muscles étant mince et circulaire, dépourvu de tout antagoniste (voy. Util. des parties, IV, xix), il n’est pas également facile, ni bien aisé d’expliquer d’où leur viennent des mouvements en sens contraire ; mais écoutez l’observation suivante.

  1. Voy. la Dissert. sur la physiologie, pour la théorie des rapports qui existent entre la tonicité musculaire et l’attitude naturelle des membres, ou la physionomie.