Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/313

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
301
DES FACULTÉS RÉTENTIVE ET EXPULSIVE.

la déglutition, les aliments poussés par l’impulsion supérieure descendent directement dans l’estomac. Une seule remarque juste de lui, c’est que parmi les animaux à long cou, un grand nombre avalent en penchant la tête. Il résulte de là qu’il démontre, non pas comment nous avalons, mais comment nous n’avalons pas. Il est clair, en effet, que la seule impulsion supérieure ne suffit pas. Mais est-ce l’estomac qui attire les aliments ou l’œsophage qui les amène, cela n’est pas encore évident. Pour nous, en énonçant tous les raisonnements tirés de la disposition des organes et des autres faits qui apparaissent, disions-nous tout à l’heure, avant qu’on dénude l’œsophage et quand il est dénudé, nous avons suffisamment démontré que la tunique interne a été créée pour tirer et la tunique externe pour pousser en avant. Notre but primitif était de prouver l’existence de la faculté rétentive dans chacun des organes, comme nous l’avions fait dans le livre précédent pour la faculté attractive et aussi pour la faculté altératrice. La suite du raisonnement nous a conduit à démontrer l’existence dans l’estomac des quatre facultés, attractive dans la déglutition, rétentive dans la coction, expulsive dans les vomissements et dans le départ pour l’intestin grêle des aliments après la coction ; la coction même constitue l’altération.


Chapitre ix. — Toute partie qui doit être nourrie possède nécessairement les quatre qualités attractive, expulsive, rétentive et altératrice (voy. pour ce chapitre comme pour le précédent et le chap. xi, Utilité des parties, IV, xvii ; t. I, p. 328. — Cf. aussi les chap. vii, viii du même livre IV, et les chap. xi et xii du livre V).


Nous ne devons donc plus douter, ni touchant la rate, si elle attire ce qui lui est propre, rejette ce qui lui est contraire, altère et retient ce qu’elle est destinée à attirer, ni touchant le foie, ou la veine, ou l’artère, ou le cœur, ou quelque autre organe. Car nous avons démontré que ces quatre facultés existent nécessairement dans toute partie qui doit être nourrie ; c’est pourquoi nous les avons appelées les servantes de la nutrition. De même, en effet, que les excréments humains ont quelque appas pour les chiens, de même les superfluités du foie sont naturellement destinées en partie à la rate, en partie à la vésicule biliaire, en partie aux reins.