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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XVI, x.

détachées d’autres régions, c’est en vue d’utilités indispensables que j’ai déjà exposées dans les livres précédents, et que je rappelle maintenant en reprenant l’exposition à son principe.


Chapitre x. — Origine, trajet et moyen de protection des artères sous-clavière et carotide primitive gauches, des artères intercostale inférieure, vertébrale et mammaire interne, de la veine cave, de la veine azygos, de l’œsophage. — Disposition des artères des viscères abdominaux et en particulier des reins ; artères spermatiques. — Branches postérieures de l’aorte descendante. — De la situation respective des artères et des veines dans la cavité abdominale et dans les jambes. — Des vaisseaux destinés aux organes génitaux, urinaires, intra et extra-pelviens. — Mention spéciale des vaisseaux épigastriques. — Que les grands vaisseaux sont toujours protégés par leur situation.


Après avoir donné sur les nerfs une explication assez longue, il est temps de passer à la distribution des vaisseaux ; et d’abord il faut parler des artères. Il existe un vaisseau considérable (aorte), comme je l’ai dit précédemment, qui naît de la cavité gauche du cœur et qui, semblable à un vaste tronc, se ramifie [dans tout le corps]. Ce vaisseau considérable, aussitôt après sa sortie, se divise en deux branches : l’une d’elles se détourne vers le rachis pour envoyer des artères à toutes les parties inférieures ; l’autre remonte à la tête et fournit des ramifications à toutes les parties situées au-dessus du cœur. Comme je le disais précédemment (chap. ii, p. 159-162), leur distribution s’est faite inégalement, parce qu’il existe dans l’animal au-dessous du cœur plus de parties qu’au-dessus. La portion descendante de l’artère dépasse d’autant la portion qui monte au cou que le nombre des parties inférieures dépasse celui des parties supérieures. Assurément ce sont là des œuvres qui témoignent d’une équité et d’un art non médiocre. Voici encore une disposition supérieure :

L’artère étant à son origine suspendue, et devant en conséquence traverser tout le thorax de haut en bas et de bas en haut sans appui, la nature a pourvu à sa sûreté en plaçant sous elle le poumon comme un soutien (cf. VI, iii, t. I, p. 386), en l’entourant de membranes qui tiennent lieu de ligament, en la conduisant par le plus court chemin vers les parties à la fois les plus fortifiées et les plus solides. En effet, la partie descendante de l’artère arrive [en marchant d’avant en arrière] à la région qui est opposée au lieu de sa naissance, n’inclinant d’aucun côté, mais