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DES NERFS, DES ARTÈRES ET DES VEINES.

besoin de nerfs, il était nécessaire de leur en amener quelques-uns par les parties internes. Cela n’était pas possible pour tous, comme je l’ai dit un peu auparavant (chap. viii, p. 181), d’abord parce que la région d’où naissent les nerfs incline vers le côté externe ; secondement, et surtout, à cause de l’étroitesse du lieu. En effet, c’est entre la tête du fémur et les os du pubis que les nerfs descendus de la région supérieure (plexus lombaire) devaient effectuer leur trajet. Or, cette région est occupée par d’autres parties qui ne sauraient être transportées ailleurs. En effet, l’artère et la veine (artère et veine crurales) dérivées des grands vaisseaux lombaires (artère et veine iliaques) ne peuvent se diriger vers les jambes par un autre chemin ; en second lieu le muscle fléchisseur de l’articulation, lequel est inséré sur le petit trochanter (psoas-iliaque), et aussi, chez les mâles, le conduit (canal déférent) qui vient du péritoine avec son cortège de vaisseaux, doivent nécessairement s’acheminer par cette région. Puisque tous les nerfs ne pouvaient donc pas descendre dans les jambes à travers cette région, et que les muscles précités en avaient un besoin indispensable, tous ceux que réclament ces muscles seuls arrivent à leurs extrémités en traversant le grand trou de l’os pubis (nerf obturateur). À côté des vaisseaux descend aussi un nerf assez considérable (nerf crural) dans l’intérêt de ces vaisseaux et dans celui de la région qui s’étend jusqu’au genou et qui est très-éloignée du trajet des nerfs postérieurs. Ce nerf fournit des ramifications à tout le derme de cette région, comme les nerfs qui débouchent (plexus sacré et nerf sciatique) par les trous de l’os large (sacrum) en fournissent aux petits muscles de cette partie, à ceux de l’anus, de la vessie, des organes génitaux externes, aux membranes de cette région, à la vessie, à la matrice et au périnée. En effet, la nature aime, quand aucune autre utilité ne s’y oppose, à envoyer aux parties des nerfs, des veines et des artères tirés des régions voisines. Cette disposition même n’est pas moins digne de notre admiration. En effet, quand l’utilité l’exige, semblable à un bon ouvrier, elle n’hésite pas à les détacher de loin ; mais quand elle n’y rencontre aucun obstacle, elle les distribue aux organes en les tirant des parties les plus proches ; car elle a également soin de ne rien créer de défectueux ou de superflu. Si donc elle conduit par un long trajet seulement quatre artères et quatre veines (voy. p. 188 et 190)