Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/158

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146
UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XV, vi.

bilic et refoulez le liquide renfermé dans la vessie en l’entourant de votre main ; vous verrez l’urine couler dans l’allantoïde par le canal de l’ombilic. Si, à son tour, vous pressez l’allamoïde, vous remplissez la vessie ; puis pressez de nouveau la vessie, vous remplissez l’allantoïde. La vue des choses elles-mêmes vous montrera que le conduit de l’ombilic étant droit et grand, l’urine se dirige tout d’abord dans ce canal. En effet, la largeur de l’ouraque est bien plus considérable que celle du col de la vessie. Quant à la rectitude de direction, comparer ces deux canaux serait injuste : le col de la vessie est très-recourbé (cf. V, xix), l’ouraque est parfaitement droit ; l’ombilic étant relevé et comme suspendu à la matrice par les vaisseaux du chorion, aucun muscle n’enveloppe extérieurement l’ouraque pour empêcher un écoulement intempestif des superfluités, comme le fait chez les animaux venus au monde le muscle du col de la vessie (cf. IV, xix ; V, xvi ; t. I, pp. 332 et 376). Chez le fœtus, en effet, aucun moment n’est inopportun pour l’excrétion de semblables superfluites (IV, xviii) comme chez les êtres déjà achevés. Chez ces derniers, il existe, avec raison, un muscle qui ne laisse rien passer sans le concours de la volonté ; ce muscle chez les embryons serait superflu et inutile. Or la nature ne fait rien inutilement.


Chapitre vi. — Pourquoi, pendant la vie fœtale, le foie l’emporte sur toutes les autres parties. — Après lui viennent l’encéphale et le cœur. — Pourquoi le poumon est également plus rouge qu’après la naissance. — Particularités du système vasculaire chez le fœtus et immédiatement après la naissance. — Du canal veineux et du canal artériel.


Après avoir assez longuement traité ces questions, passons aux autres particularités de structure qui distinguent le fœtus de l’animal venu au monde, et expliquons l’art qui s’y révèle. Nous ne trouverons pas moins digne d’admiration dans le fœtus la grandeur du foie[1] quand nous pourrons voir nettement la conformation de chacune des parties du fœtus ; et ce volume du foie ne diminuera pas jusqu’à l’époque de l’enfantement. En effet, le foie, dans les premiers temps, est d’une grosseur considérable par rapport aux au-

  1. Une partie de ces observations ont été vérifiées par les modernes. Voy. Dissertation sur l’anatomie et la physiologie. Cf. Hoffm., p. 342.