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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIV, xii-xiii.

Dans l’état présent, ces vaisseaux, qui tour à tour remontent et redescendent (voy. Arist., Hist. anim., III, i, et Gen. anim., I, 4), ont une longueur considérable. Dans l’autre supposition, ils se borneraient à redescendre, et perdraient ainsi toute la moitié de leur longueur actuelle. Au contraire, les testicules de la femme étant eux-mêmes tout à fait petits et ne devant engendrer que de petits canaux, trouvent dans leur disposition actuelle une situation très-favorable, étant placés de chaque côté de la matrice un peu au-dessus des cornes.

La grandeur des vaisseaux spermatiques chez les mâles témoigne d’une prévoyance non médiocre de la nature ; c’est ce que confirme la vue des poissons et surtout des oiseaux[1]. En effet, comme chez ces animaux les vaisseaux spermatiques doivent, en vue d’une nombreuse procréation, amasser un sperme abondant, et comme il était préférable, en conséquence, qu’ils fussent placés dans une région chaude, afin d’élaborer plus aisément et de transformer en sperme utile l’afflux d’humeur, la nature ne s’est pas contentée de les établir près des conduits sécréteurs du sperme (car cette situation les eût raccourcis), mais leur faisant parcourir une longue distance, elle les a attachés au diaphragme. Or, c’est la plus chaude de toutes les régions, attendu qu’elle est abritée par quatre viscères : en haut le cœur et le poumon, en bas le foie et la rate. De plus, il existe au milieu [du corps ?] un intervalle (c’est-à-dire une place libre ?) très-considérable que devaient occuper tout entier les vaisseaux spermatiques ; d’où il semble que la nature ait admirablement disposé toutes choses dans chaque espèce animale. Un jour, peut-être, nous parlerons des autres animaux (Voy. p. 327, note 1). Chez l’homme (car c’est lui que concerne le présent ouvrage), qui a une épine plus courte non-seulement que les poissons et les oiseaux, mais que tous les autres animaux, à proportion des autres parties, et les testicules eux-mêmes très-forts, une telle situation n’était pas convenable. En effet, indépendamment des autres causes, l’homme n’a pas besoin d’un sperme abondant comme les poissons et les oiseaux ; d’un autre côté les testicules de l’homme tout éloignés qu’ils sont des organes chauds,

  1. Voy. Cuvier, Anat. comparée, t. VIII, p. 110 et p. 116.