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DE LA FACE.

de l’os zygomatique (bord supérieur), l’autre vers la mâchoire inférieure (bord antérieur), le troisième et dernier (bord postérieur et inférieur) comme une base, joignant les deux côtés susdits à toutes les parties précitées de la mâchoire inférieure s’étend sur sa longueur (face externe de la branche ascendante depuis l’angle jusqu’à la base de l’apophyse coronoide). La portion de ce muscle la plus fibreuse est celle qui est au-dessous de l’os malaire, là où est situé pour ainsi dire, son sommet. Il meut la mâchoire et lui imprime des mouvements de circumduction d’après l’action multiple des fibres et des insertions ménagée par la nature, afin que la succession rapide de mouvements alternatifs [comme sont ceux d’une meule] rende la mastication plus variée. C’est donc avec raison qu’on nomme ces muscles masséters (masticateurs), bien que la même dénomination ne convienne pas moins parfaitement aux muscles temporaux eux-mêmes. Mais ceux-ci n’ont qu’une fonction dans la mastication, c’est d’engager fortement les dents les unes sur les autres, d’où il suit qu’elles coupent en morceaux les corps placés entre elles. Si les dents molaires broient les aliments comme des meules, c’est l’œuvre des muscles masséters. Ceux-ci en effet mêlent les aliments, replacent, en se tendant et en se contractant, sous les dents ceux qui ont glissé, sans le moindre concours des muscles temporaux. La langue ne contribue pas peu à l’action même[1], en agitant toujours et en retournant, comme une main, les aliments dans la bouche, afin que toute partie de ces aliments soit également broyée. Extérieurement et de chaque côté est établi le muscle masséter comme une autre main venant en aide à la langue. Les parties inférieures des joues lui sont du plus grand secours pour déplacer les aliments, parties charnues qui avoisinent les lèvres, et auxquelles aboutissent les autres muscles larges qui entourent tout le cou, de chaque côté (peaussiers, voy. IX, xv, p. 600). Les joues avec les lèvres sont mues par ces muscles, même si la mâchoire inférieure et tous les muscles qui la mettent en mouvement restent complétement immobiles. Chacun de ces muscles a un caractère propre que ne possède aucun autre muscle. Je termine ici mes observations sur les muscles masséters.

  1. Voy. VIII, v, et Hoffmann, l. l., p. 245.