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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, X, xii.

est pas ainsi. Après s’être rencontrés dans le crâne et avoir uni leurs conduits, à l’instant ils se séparent, montrant clairement qu’ils ne se sont rapprochés que pour rattacher leurs conduits[1].

Je dirai, obéissant aux ordres de la Divinité, quel est l’avantage de cette disposition, quelle utilité elle procure aux organes de la vue ; j’engage d’abord ceux de mes lecteurs qui possèdent les notions ordinaires de la géométrie et des autres sciences, qui savent ce que c’est qu’un cercle, un cône, un axe et autres figures semblables, à prendre un peu patience et à me permettre, vu l’ignorance du plus grand nombre, d’expliquer le sens de ces termes le plus brièvement possible. Pour ces lecteurs mêmes cette explication ne sera pas complétement dénuée d’utilité ; s’ils y font attention, ils apprendront avec quelle netteté il faut instruire les ignorants dans ces notions. À ces notions je rattache immédiatement les explications sur la vision afin d’atteindre plus promptement le but indiqué (Voy. fig. 3).

Soit un cercle (βγ — j’appelle cercle une figure dont tous les points sont également distants du centre), regardé par un seul œil (α), l’autre œil étant encore fermé, du point (x), milieu du cercle (c’est centre qu’on le nomme), jusqu’à la pupille qui le contemple, supposez une ligne droite (xα) ne déviant en aucun sens, et ne s’écartant pas de sa direction rectiligne ; considérez cette ligne comme un cheveu fin ou un fil d’araignée tendu exactement de la pupille au centre du cercle. Supposez encore de la pupille à la ligne qui limite le cercle (on l’appelle circonférence) un grand nombre d’autres lignes droites, tendues avec ordre comme des fils d’araignée (αβ, αγ), et appelez cône la figure limitée par

  1. Sur la question de l’entre-croisement des nerfs optiques les anatomistes modernes sont à peu près de l’avis de Galien : les fibres les plus internes passent du côté opposé, les externes restent accolées au même tronc dans toute leur étendue, depuis les tubercules quadrijumeaux jusqu’au globe oculaire correspondant. On invoque, à l’appui de cet entre-croisement partiel, les faits empruntés à la dissection, à l’anatomie comparée, à l’anatomie pathologique (voy. Sappey, t. II, Ire part., p. 199). — Voy. aussi Hoffmann, p. 237. — Si l’on compare ma traduction de ces derniers chapitres du livre X avec le texte imprimé, on trouvera des désaccords assez considérables ; ils tiennent à ce que j’ai, le plus ordinairement, suivi les leçons de deux de nos manuscrits, du n°2134, et surtout de l’excellent manuscrit 2253.