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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, X, vii-viii.

Était-ce d’une substance très-molle et charnue ? Mais ainsi les paupières devaient être plus susceptibles que la cornée, et ressembler à toute autre chose, plutôt qu’à un rempart. Était-ce d’une substance complètement dure et osseuse ? Mais elles n’auraient pu se mouvoir facilement, ni toucher la cornée sans l’incommoder. Ainsi il était convenable que les paupières fussent composées d’une substance très-dure, mais capable de se mouvoir aisément et pouvant être en contact avec la cornée, sans la gêner.


Chapitre vii. Du mode de formation des paupières et de leur commissure. — Disposition de la conjonctive. — N’y aurait-il pas dans ce chapitre quelque trace de la 3e paupière des mammifères ? — De l’heureuse direction des cils.


Il était bon aussi de relier ces paupières aux os et aux yeux mêmes ; leur structure devait atteindre ce but ; mais elles devaient présenter d’abord la facilité de mouvement, la résistance aux lésions, enfin une communication exempte de gêne avec la cornée ; il est juste d’admirer la nature qui a obtenu tous ces résultats d’une manière si parfaite, qu’il n’est pas possible d’imaginer une autre structure préférable. Conduisant, en effet, et prolongeant la membrane dite périoste (conjonctive) du bord des sourcils dans l’étendue juste que devaient avoir les paupières, elle l’a ramenée par les parties inférieures de la paupière, sans placer l’une sur l’autre les deux lames comme cela a lieu pour un bouclier à double cuir, ainsi que le pensent quelques-uns, et sans l’amener à l’endroit d’où elle est dérivée, mais en l’insérant sur les muscles sous-jacents qui enveloppent l’œil, et en l’étendant de là jusqu’à l’iris (voy. p. 614, note 1), où elle l’a insérée au bord de la cornée. L’intervalle entre les deux portions de ce périoste est rempli par des matières visqueuses et grasses et par les aponévroses des muscles. C’est là que se forment les corps appelés hydatides (orgeolets ?), lorsque parfois ces corps graisseux que la nature a faits pour ramollir la paupière en la lubrifiant, ont acquis une grandeur excessive et contre nature. D’une manière analogue à cette structure, les paupières inférieures naissent du périoste malaire étendu jusqu’à un certain point et revenant également à la cornée.

À ce point de réflexion (c’est-à-dire au bord libre), il y a une substance plus dure que n’est une membrane. Cette substance, connue sous le nom de tarse, ferme, embrasse et resserre la con-