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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, X, ii.

l’humeur vitrée ne dépassât pas ce cercle même en avant ; c’est ainsi qu’au centre flotte sur l’humeur vitrée le cristallin comme une sphère coupée en deux par l’eau. Ce cercle, dont nous avons dit qu’il est le plus grand du cristallin, a réuni pour cause de sûreté le cristallin et l’humeur vitrée à l’autre partie, celle qui est intérieure et qui constitue comme une demi-sphère du cristallin (?). Ce cercle (iris) sert de borne commune et de lien à ces deux corps aussi bien qu’à la rétine et en quatrième lieu à la tunique choroïde ; car, de toutes ces parties, la tunique choroïdienne est la plus forte et la plus capable de les consolider et de les soutenir. Mais si elle est forte pour les protéger, elle est faible pour se défendre elle-même et incapable de supporter sans être lésée la dureté des os environnants. Ici donc comme dans l’encéphale, elle est entourée par une tunique que fournit la dure-mère (sclérotique, voy. Cuvier, Anat. comp., t. III, p. 402). Cette tunique en est séparée dans toutes les parties, et, ne se rattachant à elle que par les vaisseaux intermédiaires, elle s’insère au cristallin par le cercle en question et forme au même point une cinquième insertion, outre les quatre précédentes. Cette cinquième insertion n’est pas d’un médiocre avantage à toutes les parties sous-jacentes en les défendant contre les os environnants et en prévenant dans les mouvements violents la rupture mutuelle de ces parties. La dure-mère est donc appliquée sur la choroïde pour la protéger, celle-ci sur la rétine, et la rétine sur l’humeur vitrée et sur le cristallin, sur l’humeur vitrée en l’embrassant tout entière, sur le cristallin, en s’arrêtant à l’iris (voy. p. 614, note 1). Ainsi, au moyen de corps intermédiaires, l’humeur vitrée est unie à la tunique extérieure générale, le corps le plus mou au corps le plus dur, résultat obtenu par la nature, grâce à cette disposition intermédiaire si favorable.

Sur le cercle même arrive extérieurement une sixième tunique[1]

  1. Cette description des tuniques et des humeurs de l’œil est fort obscure. Tâchons de l’éclaircir un peu, nous réservant de reprendre encore cette question à propos des livres inédits du Manuel des dissections, lesquels contiennent la description de l’œil. Il n’est pas besoin de dire que Galien ne savait rien ou presque rien sur la structure des tuniques ou des humeurs de l’œil, et qu’il a une idée très-inexacte de la manière dont les tuniques se comportent les unes