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DES YEUX ET DE LEURS ANNEXES.



Chapitre ii. — Du nom et de la substance de la rétine ; ce n’est pas une tunique, mais une portion épanouie du cerveau (voy. VIII, vi et Dogmes d’Hippocrate et de Platon, VII, iv). — La choroïde est bien une tunique ; sa structure et son origine. — La rétine a un double usage : transmettre au cerveau les impressions reçues par le cristallin ; nourrir l’humeur vitrée qui, à son tour, nourrit le cristallin. — Différences et ressemblances entre la rétine et l’encéphale. — Énumération des autres tuniques de l’œil. Galien en compte sept.


Il est des gens qui appellent proprement cet épanouissement de l’encéphale tunique rétiforme[1], car elle ressemble à un petit filet pour la forme, mais ce n’est en aucune façon une tunique ni pour la couleur, ni pour la substance. Si vous l’enlevez et que vous la ramassiez en boule, vous croirez voir précisément un morceau de l’encéphale détaché. La première utilité qu’elle présente et en vue de laquelle surtout elle a été tirée de l’encéphale, c’est de percevoir les altérations (sensations, affections) éprouvées par le cristallin et en outre d’apporter, de transmettre à l’humeur vitrée son aliment. En effet, elle paraît remplie d’artères et de veines beaucoup plus nombreuses et plus grandes qu’on ne le supposerait d’après son volume ; car avec tous les nerfs issus de l’encéphale se détache une partie de la membrane choroïde (portion de la pie-mère), amenant une artère et une veine. (Cf. IX, viii, p. 585.) Mais aucun des autres nerfs n’est accompagné de vaisseaux aussi considérables, la nature ayant dans ce cas préparé avec sollicitude des aliments, non pas aux nerfs seulement, mais encore aux humeurs des yeux.

De la tunique choroïde qui enveloppe la rétine [sans y adhérer] se détachent sur cette partie des cloisons minces semblables à des toiles d’araignée qui lui servent de ligaments et en même temps lui apportent des aliments (procès ciliaires). Car on voit que cette tunique choroïde renferme dans toutes ses parties de très-nombreux vaisseaux. Cela ressort de son nom même ; car on ne l’aurait pas ainsi appelée ni dénommée, si elle n’était pas le lien d’intrication de vaisseaux très nombreux comme le chorion [du fœtus][2]. C’est l’utilité même que présente cette tunique ; de

  1. Voy. la Dissertation sur les termes anatomiques.
  2. Voy. la Dissertation sur les termes anatomiques. — Galien a très-bien reconnu