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DES YEUX ET DE LEURS ANNEXES.
LIVRE DIXIÈME.


des yeux et de leurs annexes.


Chapitre premier. — Que les yeux ne peuvent pas être mieux placés qu’ils ne le sont. — Impossibilité d’avoir des yeux par derrière. — Que le cristallin est le principal organe de la vision. — Substances du cristallin, ses rapports avec l’humeur vitrée ; il ne reçoit aucun neef, et il est nourri par cette humeur. — Voy. Dissert. sur l’anatomie et sur la physiologie.


Il était mieux, avons-nous dit précédemment (VIII, v), que les yeux fussent établis sur une région élevée et protégés de toutes parts. Il n’est pas moins évident qu’ils doivent être placés à la partie antérieure du corps (voy. chap. vi), dans le sens où se produit le mouvement, et qu’il est préférable qu’il y ait deux yeux plutôt qu’un seul. Nous avons dit plus haut (VIII, x ; IX, viii, p. 584 ; cf. aussi XI, x) et nous redirons encore dans la suite (chap. xiv) qu’il faut que les organes des sens soient doubles et en sympathie. Si donc on devait observer toutes ces conditions : situation élevée, sûreté, position antérieure, organe double, on ne saurait les établir ailleurs dans un meilleur plan que là où ils sont. Si vous objectez qu’il serait préférable d’avoir aussi des yeux à la partie postérieure, vous oubliez que nous venons de démontrer que tous les organes des sens avaient besoin de nerfs mous et que de tels nerfs ne pouvaient naître du cervelet[1], et qu’à chacun des yeux aboutissent des prolongements de l’encéphale comprimés en traversant les os, pour être moins vulnérables, mais qui, arrivés aux yeux, se développent, s’étendent, embrassent circulairement en forme de tunique l’humeur vitrée et s’insèrent sur le cristallin. Nous avons expliqué tout cela précédemment (VIII, vi, p. 543), nous avons dit aussi (Ibid., p. 544, voy. aussi X, iv ; Meth. med., II,

  1. Voy. IX, xiv. — Ajoutez que suivant Galien, ainsi qu’il le rappelle quelques lignes plus bas, les nerfs mous ne paraissent naître que de la partie antérieure du cerveau et que les yeux devaient avoir dès nerfs mous. — Aristote (Part. anim., II, x fine), avait dit : « La vue est en avant, car on voit en droite ligne ; le mouvement se fait aussi en avant, car il faut voir d’abord le point vers lequel tend le mouvement. »