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DU CRÂNE, DE L’ENCÉPHALE ET DES NERFS CRÂNIENS.

(voy. p. 585) avec le premier, arrive dans l’orbite, se dirige droit à la partie nommée la joue, les os placés sous les yeux (maxill. supér.) étant percés à cet endroit et lui donnant passage (trou sous-orbit.). En effet, ils devaient passer sans toucher les muscles, sans les gêner, ni en être gênés ; car il était mieux que le mouvement de ces muscles fût conservé intact, et que les nerfs cheminassent en toute sécurité, sans participer aucunement à un mouvement étranger, et dont ils n’avaient nul besoin. Dans cette prévision donc, le Créateur a établi immédiatement sous les yeux un autre trou (trou sous-orbitaire) qui fait suite au premier trou commun aux deux nerfs (voy. p. 585), lequel se termine vers le cerveau même. En cette région, les nerfs et leurs conduits sont recouverts par une mince écaille de l’os (?) ; mais dans la région dite malaire, comme cette région est élevée, les nerfs sont recouverts par des os épais et pénètrent dans la profondeur de l’os qui leur est contigu, comme si cet os [n’]avait [pas] été créé en vue d’une autre utilité que celle des nerfs.

La nature n’a pas négligé non plus, à l’égard de tous les vaisseaux qui traversent ces os, de les revêtir de dures tuniques, et de creuser dans les os mêmes certains méats dont les parois sont polies et poreuses, surtout quand les os percés sont d’une substance dure. Mais cela ne s’observe pas pour tous les nerfs, toutes les artères et toutes les veines, avec une rigueur telle que la nature ne puisse paraître un peu en défaut aux yeux de ceux qui écoutent avec négligence et distraction, ou plutôt qui comprennent mal. Toutefois, pour celui qui prête un esprit attentif à nos paroles et qui tire de la dissection même une preuve convaincante, il suffit de lui montrer la prévoyance et à la fois l’art admirable du Créateur.

Quand nous exposerons, dans un des livres suivants (XI, vii), la structure des parties de la bouche et de la face, nous expliquerons de quelle façon ces nerfs qui descendent sous les yeux pour aller aux os malaires, comment ceux qui sont nommés auparavant et ceux qui traversent les parties inférieures forment des plexus à la langue, à la bouche, à toutes les parties de la face. En effet, dans le discours actuel, on s’est proposé seulement d’énoncer les utilités des prolongements issus de l’encéphale qui se terminent à l’os dont il est revêtu (crâne). Arrêtons-nous donc à cette limite, et comme nous avons à suivre le nerf jusqu’au dehors du crâne,