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DU CRÂNE, DE L’ENCÉPHALE ET DES NERFS CRÂNIENS.

Comme il était mieux de communiquer des mêmes régions à toutes les parties de la bouche la faculté du goût, la nature créant pour celles-ci les prolongements des nerfs, et les rattachant tous ensemble, a dirigé séparément ceux des parties droites sur les parties droites de la base, et ceux des parties gauches séparément sur les parties gauches ; elle les a prolongés ainsi en les faisant accompagner par la membrane choroïde capable à la fois de les nourrir et de les protéger (voy. X, ii). Elle a percé et creusé la dure-mère pour recevoir les prolongements ; mais elle ne l’a pas percée [directement], elle l’a creusée comme un canal et a conduit ces prolongements jusqu’aux os antérieurs (sphénoïde) à travers lesquels il était temps qu’ils s’échappassent ; en cet endroit elle a percé les os de trous (?) et avec les deux membranes elle a inséré les nerfs, ceux-ci à la langue, ceux-là à la mâchoire supérieure, les autres à la mâchoire inférieure (branches et rameaux du trifacial : maxillaires supérieur et inférieur ; lingual ; buccal ?).

Mais avant de distribuer ces nerfs dans ces parties, la nature a, comme par surcroît, produit un autre nerf ; puis l’ayant comprimé, condensé et rendu plus dur que les nerfs qui aboutissent à la bouche, elle l’a inséré sur le muscle temporal (nerf temporal profond fourni par le maxill. infér.Voy. p. 594). Celui-ci, en effet, était destiné à mouvoir ; ceux-là devaient percevoir les saveurs.

Tous les nerfs qui s’insèrent à la mâchoire inférieure et à la langue y arrivent naturellement par des chemins en pente ; cela résulte de la position même des parties qui les reçoivent. Pour ceux qui se portaient à la mâchoire supérieure, la nature leur a ouvert une autre voie convenable. Et d’abord elle les a dirigés en avant et les a menés près des cavités des yeux, puis là elle a employé un des trous (?) qu’on y rencontre, à travers lequel elle avait déjà fait passer les nerfs qui s’insèrent sur les muscles des yeux (voy. p. 583, chap. viii, l. 8). On ne saurait concevoir une autre route meilleure, ni dans les orbites eux-mêmes, ni en dehors de ces cavités. En effet, les parties qui font suite aux petits angles des yeux étaient réservées aux muscles temporaux, et de plus offraient un parcours long et peu sûr ; quant aux parties qui touchent aux grands angles, les conduits du nez (canal lacrymal) les avaient déjà occupées. Comme, d’un autre côté, il existe deux trous dans les orbites (?), qu’il doit y en avoir un troisième (trou orbit. int.) vers le grand angle, ainsi