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DES ORGANES DE LA VOIX.

parce qu’elle a besoin de celle-ci pour être alimentée. C’est pour ces motifs qu’elle a été placée entre elles deux.

Pourquoi la veine (artère pulmonaire) est-elle située en arrière du côté de l’épine, et l’artère (veines pulmonaires) en avant ? C’est qu’il n’était pas prudent d’éloigner du cœur l’artère qui a une tunique mince et faible (VI, x, pp. 409-410). C’est donc avec raison que la nature divise ce vaisseau issu du cœur (voy. p. 458, note 1) immédiatement à son entrée dans le poumon. Elle dirige plus loin le vaisseau plus fort et l’établit derrière l’artère. Voilà la cause de ces dispositions.

Il convient de s’occuper maintenant des questions suivantes. Il a été démontré (VI, x, cf. aussi VI, xvii) que la tunique des veines (artère pulmonaire) devait être dure pour qu’elles ne fussent pas comprimées ni dilatées aisément, et pour que le poumon fût nourri d’un sang léger et vaporeux, et non pas épais, ni bourbeux. Nous avons montré (Ibid.) qu’il y a double avantage à ce qu’il n’y ait ni compression, ni dilatation, d’une part pour que toute la cavité du thorax soit entièrement consacrée aux organes de la respiration, d’une autre pour que de ceux-ci le sang ne retourne pas violemment au cœur. La nature a prévenu avec grand soin ce danger comme le prouvent les épiphyses membraneuses (valvules, voy. VI, x et xi). De plus, nous montrions (Ibid.) que la tunique des artères a été créée mince, pour qu’à travers ses parois une plus grande quantité d’un sang naturellement pur, léger et subtil, vînt alimenter le poumon, et pour que le pneuma pénétrât aisément dans le cœur qui l’attire. Si quelqu’un désire connaître la démonstration de ces faits, il n’a qu’à lire avec soin le livre précédent.


Chapitre ix. — Que le poumon est chargé d’entretenir la chaleur naturelle, d’alimenter l’esprit animal, et d’aider à la production de la voix. La nature a merveilleusement approprié ce viscère à toutes ces fonctions. — Comment l’air, le sang, et le mélange de sang et d’air pénètrent le premier dans les bronches, le second dans les veines et le mélange dans l’artère pulmonaire. — Solidarité des mouvements du thorax, du poumon et des bronches. — Le fait est prouvé par une expérience sur un animal mort. — Que la respiration est et devait être un mouvement volontaire. — Pourquoi le poumon ne devait avoir que de petits nerfs.


Il est temps d’aborder les questions qu’il me reste à traiter. Après avoir démontré que la première, et la plus grande utilité de