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DES ORGANES DE LA VOIX.

bronche (βρόγχος)[1] par d’autres. C’est ce que nous dirons maintenant, quand nous aurons d’abord exposé toute la structure du poumon dans le but d’éclaircir notre explication. — Il existe une partie simple dans le corps de l’animal, partie dont nous avons parlé précédemment dans le livre Sur la main (I, xi, p. 131) ; plus dure que toutes les autres, plus molle que l’os seulement, elle a reçu de presque tous les médecins le nom de cartilage (χόνδρος). La nature, employant une grande portion de cette matière cartilagineuse à la construction de la trachée-artère, l’a recourbée complètement et lui a donné une forme également cylindrique ; la face externe que nous touchons est convexe, l’interne est concave ; ensuite disposant ces cerceaux l’un au-dessous de l’autre dans la longueur du cou et remplissant de cette façon tout l’intervalle compris entre le larynx et le poumon[2] elle a rattaché les cerceaux par de forts ligaments membraneux tout à fait semblables à ceux qui rattachent les cerceaux des langoustes[3]. La partie de la trachée qui devait toucher l’œsophage, lequel est sous-jacent (c’est-à-dire en arrière) n’est plus composée de cartilage [mais fibro-membraneuse] ; le cercle n’est pas complet, et chaque cartilage ressemble à la lettre C. C’est pour cela, je pense, que quelques-uns les nomment sigmoïdes (cf. Manuel des dissections, VII, v).

    tières du poumon dans le cœur par la veine pulmonaire, Considère néanmoins souvent ce vaisseau comme ayant son origine au cœur. — Voy. aussi plus loin, p. 477.

  1. Voy. la Dissertation sur les termes anatomiques, et Hoffmann, l. l., p. 131. — Cf. plus loin, chap. vii, fine.
  2. « Dans les mammifères la longueur de la trachée-artère est toujours égale à l’intervalle qui sépare le larynx des poumons ; elle est conséquemment en rapport avec celle du cou. On ne connaît qu’une seule exception à cette règle ; c’est celle que nous offre le paresseux aï chez lequel elle forme deux coudes dans la poitrine. » Cuvier, Anat. comp., 2e édit., t. VII, p. 47. — Cette règle est loin d’être aussi générale pour les oiseaux et les reptiles. — Voy. Cuvier, l. l., p. 60 suiv., et 86 suiv.
  3. Le texte vulgaire porte : ὁμοιοτάτοις τοῗς τῶν κοράκων ὀστράκοις. Plusieurs éditeurs de Galien, entre autres Jul. Alexandrinus et C. Hoffmann, avaient reconnu que ce passage était altéré, et qu’il ne pouvait pas être question ici de corbeaux. Ces éditeurs ont proposé καράβων au lieu de κοράκων, et je trouve cette correction confirmée par notre excellent manuscrit, no 2154.