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DES ORGANES RESPIRATOIRES.

ditions ; inférieur à trois, il y avait moins d’exactitude et plus de lenteur dans l’occlusion ; supérieur à trois, la fonction s’accomplissait avec moins de vigueur. C’est donc avec raison qu’un seul orifice, celui de l’artère veineuse (veine pulmonaire, c’est-à-dire orifice auriculo-ventr. gauche), n’offre que deux épiphyses membraneuses[1]. Lui seul, en effet, avait avantage à ne pas être exactement fermé, puisque lui seul, de préférence, avait mission de laisser passer du cœur dans le poumon les résidus fuligineux que la chaleur naturelle au viscère y entretient nécessairement, et qui n’avaient pas de plus courte issue[2].

Nous avons donc évidemment eu raison de prétendre que les membranes (valvules) ont été disposées pour servir à la fois d’opercules aux orifices et d’organes de traction. En effet, tendues par le cœur, grâce à ces membranes, les tuniques des vaisseaux, comme nous le disions précédemment (chap. xiv et chap. xv, init.), se contractent plus promptement, et poussent plus aisément quand le cœur attire les matières. La tension du cœur lui-même tirant par leurs racines les membranes dirigées de dedans en dehors, les repliant vers la face intérieure du cœur et les redressant toutes, ferme les orifices des vaisseaux (voy. chap. xvi, medio). Ainsi cette faculté de dilatation du cœur, cause de plusieurs actes, nous le démontrions tout à l’heure (chap. xiv, fine), qui concourent à l’attraction des matières, sert aussi évidemment à fermer l’orifice de la veine artérieuse (artère pulmonaire) et de la grande artère (aorte). Aussi, une prévoyance, un art suprême, se manifestent dans toutes les parties du cœur.

  1. Voy. pour cette question la Dissertation sur la physiol., et Hoffman, l. l., p. 120-121. — On a déjà vu, par la note 1 de la p. 430, et l’on verra, par ce qui est dit aux pages 440 et 444 que cette occlusion opérée par les valvules n’est pas assez complète, pour qu’il n’y ait pas un léger reflux, et pour que le sang et le pneuma, que Galien fait passer d’un ventricule à l’autre par les pertuis de la cloison, ne puissent pénétrer, le pneuma dans l’artère pulmonaire et le sang dans les veines pulmonaires. Il en résulte que l’échange de deux matières se fait à la fois au cœur, dans l’intérieur du pneuma (voy. p. 414) et aux extrémités du système vasculaire général.
  2. Ici comme en plusieurs autres passages (voy. par exemple, IV, iv ; et la note 1 de la p. 283), Galien admet que certains vaisseaux sont le siège d’un double courant. On trouvera cette question développée dans la Dissertation sur la physiologie.