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DES ORGANES RESPIRATOIRES.

[imité du Timée de Platon] toutes les causes décrites, celles qui regardent le but, le Créateur, les moyens, la matière, enfin la forme.

Pour vous, Asclépiade, si vous voulez omettre les plus importantes, celle du but et celle du Créateur, du moins indiquez les autres pour chacune des parties ; mais telle n’est pas votre façon d’agir. On ne saurait en effet, je pense, apporter des arguments concluants pour aucun fait de détails, quand la base du raisonnement est vicieuse. C’était ce vice radical auquel je faisais tout à l’heure allusion, en disant que les erreurs d’Asclépiade naissaient de l’ignorance des principes du raisonnement. Mieux valait, pour toutes choses, omettre la cause en vertu de laquelle chacune d’elles est née ; on aurait supposé que si vous gardiez le silence, c’était volontairement. Mais on pousse l’absurdité au point de ne pas comprendre, qu’en exposant seulement une cause ou deux, on rend suspect son silence sur les autres. En effet, en tâchant d’expliquer la raison d’être des artères et des veines du poumon, on énonce, non pas l’espèce divine de cause, comme la nomme Platon (Phædon, p. 99 c), mais la cause nécessaire (matérielle), en omettant toutes les autres. Mais s’il s’agit d’expliquer qu’il était nécessaire que le cœur fut établi à tel endroit [plutôt qu’à tel autre], que certains animaux eussent deux cavités, d’autres une seule, que les êtres privés de poumon n’eussent point de cavité droite, on n’ose pas aborder ces questions, ni les autres analogues ; et si on a découvert quelque raison frivole, mais spécieuse, on nous oblige à perdre notre temps pour les réfuter. En effet, si Asclépiade (outre le grave soupçon auquel il s’est exposé, d’impuissance à expliquer les autres points, par là même que pour un, il s’est cru si riche d’arguments) ne fut pas descendu à un tel degré de puérilité, qu’il a encore été convaincu d’ignorance sur les résultats révélés par les dissections, je ne perdrais pas mon temps en cherchant à le réfuter, mais je resterais fidèle, comme je l’ai fait depuis le commencement, à mon dessein bien arrêté de laisser sans réfutation toutes les assertions erronées (cf. II, iii, p. 173, et note 1).

Maintenant, comme certains défenseurs de semblables systèmes s’enorgueillissent de choses dont ils devraient rougir, j’ai cru nécessaire de réfuter leur raisonnement pour qu’un plus