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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, iv-v.

interne de l’os médian du thorax appelé sternum, de façon à ce que cet os ne touche pas la veine cave, et que toutes les ramifications de cette veine, si nombreuses en cet endroit, soient maintenues en place au lieu même de leur naissance. Partout, en effet, où la nature divise un vaisseau qui est suspendu, elle établit toujours une glande au milieu même de la séparation pour combler l’intervalle[1].

Dans cette région sont les racines des très-grandes veines qui se portent aux omoplates et aux bras[2], et encore avant cela les racines d’autres veines, d’une part de celles qui se distribuent dans les parties supérieures du thorax ; d’une autre, de celles qui se répandent dans les parties antérieures et inférieures, et dont la portion la plus considérable, descendant le long des mamelles, se prolonge jusqu’à l’épigastre[3] (veine mammaire int.). La nature a fourni

  1. Voy. IV, xix, p. 334 ; cf. V, ii, p. 336 ; et Man. des dissect., VII, ix, fine.
  2. Galien fait cesser la veine cave à la fourchette, c’est-à-dire au moment où elle produit les deux troncs brachio-céphaliques ; par conséquent les ἀποβλαστήματα des grandes veines, qui vont se distribuer à l’épaule et au bras, sont les troncs brachio-céphaliques eux-mêmes, dont la sous-clavière est la continuation la plus directe, et qui est continuée à son tour par l’axillaire, laquelle, toujours en suivant le système de Galien, se ramifie dans le bras et dans une partie de l’épaule. On voit que Galien ne tient pas compte ici des jugulaires, et qu’il ne distingue pas, comme les modernes, diverses parties dans le segment vasculaire volumineux qui s’étend de la terminaison de la veine cave au bras. Quand notre auteur dit ensuite qu’avant cela (πρὸ τούτων), c’est-à-dire avant les ἀποβλαστήματα, il y a les racines d’autres veines, de celles qui se distribuent aux parties supérieures du thorax, et de celles qui alimentent les parties inférieures et antérieures, et quand on sait que dans d’autres traités il montre une connaissance vraiment étonnante de l’origine, soit sur la veine cave elle-même, soit sur le tronc brachio-céphalique, des veines thoraciques ; quand on le voit enfin signaler les différences que ces veines présentent à droite et à gauche, et les anomalies mêmes qu’on rencontre dans leur point d’insertion, il est évident que πρὸ τούτων ne doit pas être pris dans un sens trop restreint. Cette expression ne signifie pas exclusivement avant la naissance des troncs brachio-céphaliques ; mais il faut, suivant moi, l’interpréter ainsi : Dans la région du thymus, avant la division de la veine cave, et avant le prolongement direct des veines qui se portent au bras, se détachent les veines qui nourrissent le thorax. — Voy. du reste la Dissertation sur l’anatomie.
  3. Le texte vulgaire porte ὑπογάστριον mais avec le manuscrit 2154, il faut lire ἐπιγάστριον. Les faits anatomiques commandent cette leçon, car la mammaire interne, dont il s’agit évidemment ici, ne descend pas plus bas que l’épigastre. Du