Il était nécessaire que la veine cave, veine qui est d’une si grande utilité pour l’animal, comme nous l’avons montré précédemment (IV, v et xiv), remontât dans le cœur en traversant le diaphragme, et que du cœur elle s’élevât dans la région qu’on appelle endroit pour égorger (σφαγή, fossette sus-sternale, fourchette), comme nous le montrerons bientôt (page 391). Mais le cœur lui-même, le poumon, le diaphragme, et tout le thorax étant dans une agitation perpétuelle, le trajet de la veine cave, au centre de ce large espace, n’eût pas été sûr si la nature ne l’eût fortifié de quelques appuis extérieurs. Grâce à ces appuis, la veine cave, bien qu’ébranlée continuellement et pour ainsi dire suspendue, oppose de la résistance aux secousses, et l’animal vînt-il à faire une chute violente sur le dos ou sur le sternum, la veine fut-elle frappée par quelque corps extérieur, elle reste intacte et sauve, non moins protégée malgré sa mince tunique, que l’artère (aorte) qui est beaucoup plus épaisse.
Il faut dire maintenant quels sont les moyens imaginés par la nature pour la préservation de la veine cave : ces moyens communs, non-seulement à toutes les parties de la veine cave, mais encore à ses ramifications, ce sont les tuniques dont nous venons de parler (chap. iii[1]), et dont les points d’attache naissent sur
- ↑ Pour bien comprendre ce que dit Galien du trajet de la veine cave à travers la poitrine et de ses moyens d’attache, il ne faut pas oublier que dans son système, cette veine est supérieure ou ascendante (voy. IV, v, p. 284, note 1), à partir du foie jusqu’à sa division en troncs brachio-céphaliques ; par conséquent l’oreillette droite n’est qu’une sorte d’ampoule, un diverticulum, une apophyse membraneuse du cœur (voy. plus loin, chap. ix, xi, xv, et Manuel des