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DES ORGANES RESPIRATOIRES.



Chapitre iii. — Des usages primitifs et secondaires des médiastins et de la plèvre proprement dite ; ces membranes servent d’abord à diviser la poitrine en deux moitiés latérales, puis à maintenir en place et à isoler les diverses parties contenues dans cette cavité, artères, veines, nerfs, œsophage, cœur et poumons. — (Cf. XIII, v et ix sur la protection que ces membranes fournissent aux nerfs du diaphragme et à tout le pneumo-gastrique.)


Tout le thorax est partagé et divisé au milieu par de fortes membranes [médiastines] qui descendent de haut en bas dans sa longueur, elles s’insèrent solidement en arrière, aux vertèbres du rachis, en avant, à la partie de l’os (sternum) qui occupe le milieu de la poitrine et qui, d’un côté, se termine à son extrémité inférieure par le cartilage appelé xiphoïde, situé au niveau de l’orifice de l’estomac (cf. VII, xxi), et d’un autre, forme en haut le moyen d’attache des deux clavicules. Le principal, le plus important usage des membranes est de diviser le thorax en deux cavités, de sorte que si l’une vient à recevoir une grave blessure (comme nous l’exposions dans notre traité Sur le mouvement du thorax et du poumon[1]) et perd la faculté de respirer, l’autre ca-

  1. C’est là encore un traité perdu et dont il reste seulement un court fragment en latin (voy. éd. Des Juntes, Fragm. fo 27b). — Dans le Manuel des dissections (VII, ii), Galien a consacré un chapitre spécial à la plèvre et aux médiastins ; en voici le résumé : Il compare la plèvre, pour la substance et pour les usages, au péritoine ; elle s’appelle ὕμην ὑπεζωκώς (membrana succingens), parce qu’elle tapisse à l’intérieur les parois de la poitrine ; les uns l’appellent tunique, à cause de ses usages, les autres, membrane eu égard à sa substance (voy. IV, ix, p. 300 et la note 1 ; voy. aussi la Dissert. sur les termes anat.). C’est d’elle que naissent les cloisons qui séparent la poitrine en plusieurs cavités. Aussi est-elle exactement double (plèvre droite et plèvre gauche), et non- pas unique comme le péritoine. Pour bien étudier les deux plèvres, on coupe le sternum sur la ligne médiane, et on sépare les deux sacs pleuraux jusqu’au rachis. Cette opération est encore plus facile quand on a relevé sur les côtés les deux moitiés du sternum ; par ce procédé, on découvre aussi le péricarde uni au sternum par le sommet et par les parties qui sont situées de chaque côté du sommet ; il faut tâcher de ne pas ouvrir le péricarde, bien que cela n’ait pas un bien grand inconvénient, si les cloisons du thorax restent intactes. — Voici comment Galien décrit le trajet des plèvres ; il paraît évident d’après ce passage, qu’il a bien connu les deux feuillets, dont l’un tapisse le poumon et l’autre les côtes ; mais il n’a pas fait la distinction, factice du reste, des deux médiastins : « Chacune des deux cloisons est contiguë l’une par rapport à l’autre dans toute son étendue ; celle qui est à droite du thorax et celle qui est à gauche revêtent toute la région interne