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DES ORGANES ALIMENTAIRES.

mais seulement d’expulser par un mouvement péristaltique) ne devant exécuter qu’un mouvement, ne réclamaient qu’une espèce de fibres. — Il en est autrement de l’estomac. Il doit, pendant la déglutition, attirer les aliments, les retenir pendant la coction, les expulser quand ils sont élaborés. Aussi est-il avec raison pourvu de toutes les espèces de fibres.


Chapitre xii. — Pourquoi dans les tuniques les fibres transversales à l’extérieur, et les longitudinales à l’intérieur, et pourquoi y a-t-il peu de fibres obliques ? — Pourquoi tantôt deux tuniques comme aux intestins, et tantôt une seule comme aux vessies ? — Galien a répondu à une partie de cette première question dans le chapitre précédent ; mais il n’achève pas la réponse dans celui-ci. — Pour la seconde question, il prouve par la nature des fonctions que les intestins devaient avoir deux tuniques, et les vessies seulement une.


Pourquoi la tunique externe présente-t-elle seulement des fibres transversales, tandis que celles de la tunique interne sont droites pour la plupart et qu’il y en a très-peu d’obliques[1] ? Pourquoi aussi trouve-t-on deux tuniques dans le canal alimentaire, la nature pouvant produire les trois actions dans les organes au moyen d’une seule tunique comme elle l’a montré dans les vessies et dans l’utérus ? Ce sont des considérations qu’il vaut mieux ajouter au présent discours, pour le terminer par là.

Nous avons dit précédemment (IV, xv, p. 328) au sujet des intestins, qu’une double tunique leur a été donnée pour les protéger contre les lésions, et que souvent l’une d’elles venant à être complétement pourrie dans certaines dyssenteries malignes, l’autre suffisait seule à l’animal. Cette proposition est, je pense, encore justifiée davantage, après que nous avons montré (cf. V, iv, x) que les flux de bile sont naturellement très-contraires aux intestins, que la bile jaune étant complétement propre à la vésicule du foie, n’y cause aucune douleur, qu’elle devient rarement nuisible pour l’autre vessie, celle qui reçoit l’urine, à moins qu’elle ne s’y accumule en grande quantité et qu’elle ne soit d’une nature maligne ; ordinairement elle agit avec mesure et sans douleur sur sa substance. Ajoutons encore cette raison : L’aliment, devant se transformer

  1. Voy. pour l’examen de cette question compliquée, les Dissertations sur l’anatomie et sur la physiologie.