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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, V, xi-xii.

constituent le corps même des parties, sont munies, à l’estomac et à l’œsophage, comme nous l’avons dit précédemment (IV, vii), de fibres circulaires extérieurement, et de fibres droites à l’intérieur. Les tuniques des intestins sont formées toutes deux de fibres transversales exactement circulaires (voy. IV, viii et la note complémentaire et rectificative, p. 290-1). Celles des vessies ont leurs fibres droites, circulaires et obliques.

Chacune des deux vessies n’ayant qu’une tunique[1], cette tunique a reçu une conformation propre à toute espèce de mouvement. Il était raisonnable, en effet, qu’elles eussent le mouvement des fibres droites pour attirer, celui des fibres transversales pour expulser, celui des fibres obliques pour retenir le contenu en l’embrassant de tous côtés ; car la tension des fibres transversales seules rétracte la largeur, celle des fibres droites seules raccourcit la longueur. Si toutes les fibres à la fois, droites, transversales et obliques, se resserrent sur elles-mêmes, la partie tout entière est contractée ; au contraire, si toutes s’allongent, toute la partie est tendue. Les vessies devant donc avoir une seule tunique pour le motif que je dirai un peu plus tard (chap. xii), il était bon que chaque espèce de fibres se trouvât en elle pour produire toute espèce de mouvement.

Les intestins (car leur fonction était non d’attirer, ni de retenir,

  1. La vésicule biliaire comme la vessie a quatre tuniques, une séreuse, une celluleuse, une musculeuse (cette tunique est incomplète pour la vésicule, et même elle est niée par quelques anatomistes. Voy. Huschke, Splanchnologie, p. 133-134, et Cruveilhier, 3e éd., t. III, p. 421-2), enfin une tunique muqueuse. Quand Galien dit que ces deux réservoirs n’ont qu’une tunique, il faut entendre une tunique propre, car il savait très-bien, et il le dit à peu près expressément pour la vessie urinaire (cf. le chap. x avec le commencement du chap. xi. — Voy. aussi IV, ix, p. 298 ; toutefois on remarquera que dans les deux chap. xi-xii, Galien ne considère presque jamais la tunique péritonéale, comme une vraie tunique ; mais dans le livre IVe il n’en est pas de même), qu’ils possèdent une tunique séreuse fournie par le péritoine. La tunique propre était sans doute pour lui, dans la vésicule la tunique cellulo-fibreuse, et dans la vessie la membrane musculeuse, où l’on reconnaît des fibres longitudinales (detrusor urinœ), et des fibres circulaires, régulières (région du col) et irrégulières (obliques en spirale) ; ces dernières, les plus nombreuses, sont sans doute les fibres obliques de Galien. Il ne parle explicitement, pas plus ici, qu’à propos des intestins, de la tunique muqueuse (voy. IV, viii, p. 290-1, note 2, et la Dissert. sur l’anatom.)