jaune (voy. p. 347, note 2), presque toute celle que renferment les veines et les artères qui pénètrent dans leur cavité, et aussi beaucoup de sang, c’est-à-dire toute la partie aqueuse et ténue de ce sang. Tout ce qui, dans la bile, n’est pas complètement épais, s’échappe avec l’urine. Le sang, comme un limon, vient imprégner la substance même des reins ; puis, successivement, et sous forme de vapeurs, il se répand dans la masse de toute leur substance, y adhère, s’y attache et devient la nourriture des reins[1].
Donc, pour empêcher le sang de couler avec l’urine, comme la bile ténue, par les conduits des reins, il était préférable de donner aux reins une substance serrée. Au contraire, le tissu de la rate, nous l’avons prouvé précédemment (IV, xv, p. 320), devait être assez lâche et spongieux. Cette condition était plus favorable pour attirer d’un lieu éloigné une humeur épaisse, et il n’y avait aucun danger à ce qu’un peu de sang l’accompagnât. En effet, elle devait expulser l’excrément bilieux, non pas immédiatement et sans l’avoir élaboré, cuit et transformé comme les reins font pour l’urine, mais après l’avoir retenu très-longtemps pour l’altérer et en tirer sa nourriture. Il était donc naturel que son tissu fût lâche, tandis que celui des reins est serré. Ces organes n’avaient pas besoin, pour subvenir à leur nourriture, d’un troisième vaisseau ajouté aux deux grands vaisseaux, issus l’un de l’artère de l’épine (aorte), l’autre de la veine cave[2]. Mais les deux vessies (vésicule biliaire et vessie urinaire) qui reçoivent l’une la bile jaune, l’autre l’urine, attirant toutes deux leur résidu spécial pur et sans mélange[3],
- ↑ Voy. sur toutes ces questions la Dissertat. sur la physiologie de Galien, et Hoffmann (l. l., p. 89).
- ↑ Voy. plus loin sur les vaisseaux des reins le chap. viii et dans l’Appendice le chap. xiii du livre VI du Manuel des dissections.
- ↑ Mais Galien a dit quelques lignes plus haut, à la fin du chap. vi, et il ré-