Dans cette prévision la nature n’a pas fait décrire immédiatement des circonvolutions au premier de tous les intestins (duodénum (voy. p. 289, note 1, et p. 341, note 1 et 2)), à celui qui est attaché à l’estomac (τῇ γαστρί), mais elle l’a prolongé le long de l’épine autant qu’il fallait pour laisser aux corps sus-nommés un espace suffisant. L’intestin qui vient après, se replie et se contourne ; cette partie des intestins est appelée jéjunum, parce qu’on la trouve toujours vide, et qu’elle ne contient jamais la moindre parcelle de nourriture. Quant à l’intestin dénué de replis pour la raison que nous venons de dire, et qui est placé entre le jéjunum et le fond de l’estomac, l’habitude des anatomistes est de le nommer prolongement (ἔκφυσις) vers les intestins[1], en sorte qu’après l’estomac, voici la suite des organes qui reçoivent les aliments, d’abord le prolongement (duodénum), ensuite le jéjunum, puis l’intestin grêle[2], (ileum), le cæcum, le colon et enfin le rectum, à l’extrémité duquel sont les muscles constricteurs qui retiennent les excréments.
Quant à l’utilité que l’animal tire de la structure de tous ces intestins, il est évident déjà que nous l’avons signalée : celle du duodénum est indiquée dans le présent livre, et dans le livre précédent celle de toute la différence qui existe entre l’intestin grêle et le gros intestin (IV, xvii, et surtout xviii).
Si quelque fait paraissait omis, on trouvera ou bien que ce fait doit s’expliquer par le même raisonnement que les faits précédents, de telle sorte que, même sans explication spéciale de notre
- ↑ Voy. IV, viii et xvii, et les notes 1 de la p. 289 et 3 de la p. 329.
- ↑ Galien considère quelquefois l’iléum comme l’intestin grêle par excellence, mais souvent aussi il confond sous la même épithète de grêle les trois premières portions de l’intestin (y compris le duodénum), ainsi que le font les modernes. Voy. p. 329, note 3.