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DES ORGANES ALIMENTAIRES.

nous ne sommes pas obligés d’aller à la selle fréquemment, mais seulement à des intervalles assez éloignés, cela résulte de la largeur du gros intestin, espèce de seconde cavité établie au-dessous des intestins, comme la vessie pour l’urine. Car pour prévenir chez les animaux le besoin perpétuel de défécation ou de miction, la nature a disposé pour les excréments liquides la vessie, pour les excréments solides ce qu’on appelle l’intestin épais (gros intestin, παχὺ ἔντερον) ou encore, suivant quelques-uns, le ventre inférieur (ἡ κάτω γαστήρ). Il commence au cœcum (τὸ τυφλὸν ἔντερον). En effet, à l’endroit où se termine l’intestin grêle, se trouvent à droite le cœcum, à gauche le colon qui a d’abord remonté à travers la région iliaque droite. Le cœcum est évidemment comme une cavité épaisse propre à recevoir les résidus, et qui a le colon [descendant] pour lui correspondre.

Dans la plupart des oiseaux, à cause de l’énergie de la coction [de l’estomac et des intestins grêles] le cœcum est double[1]. Si donc quelque particule a échappé à l’absorption en traversant l’intestin grêle, il est à coup sûr complétement épuisé par son séjour prolongé dans les cœcum. Comme presque tous les oiseaux sont doués de cette action énergique de l’estomac et des intestins, il existe pour les excréments des réceptacles doubles qui, en prévenant la sortie trop prompte d’un aliment incomplètement digéré, permettent une défécation collective et unique, au lieu d’une défécation perpétuelle et successive. Chez l’homme et chez tous les animaux qui marchent, la nature a créé un cœcum unique qu’elle a établi dans la région iliaque droite. Il trouvait là une place libre appropriée, le rein droit se trouvant au-dessus de lui pour une cause que nous expliquerons plus tard (V, vi).

  1. Ce fait, déjà signalé par Aristote (Part. anim., III, xiv), a été confirmé par les anatomistes modernes. Voy., entre autres, Cuvier (Anat. comp., 2e éd., t. IV, 2e part., p. 271 et 273). — On remarquera que Galien ne parle jamais de l’appendice vermiculaire du cœcum, appendice qui ne se trouve en effet parmi les singes que chez les gibbons et les orangs. — Cf. Cuvier, l. l., p. 220. — Voy. aussi chap. xvii, p. 330, note 1.