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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IV, xvi.

fonction et de leur usage propres. Nous avons montré[1] que le mouvement des artères avait pour but surtout de maintenir la chaleur naturelle dans chaque partie ; leur diastole rafraîchit en attirant une qualité froide (l’air), leur systole expulse les éléments fuligineux. La rate devant contenir une grande quantité de ces éléments fuligineux, à cause de la nocuité et de la grossièreté des sucs qui s’y élaborent, il était raisonnable de lui donner de nombreuses et grandes artères. Si le poumon a exigé une réfrigération puissante, la rate a besoin d’être purifiée suffisamment. Quant au foie, comme il n’a pas besoin d’une purification semblable (car il a trois autres utilités très-importantes), ni d’une réfrigération puissante comme le cœur et comme le poumon qui a été fait en vue du cœur, il ne demandait avec raison que de petites artères. C’est pour ces motifs que la substance de la rate est rare, légère et sillonnée d’artères.


Chapitre xvi. — Figure de la rate. — Lieu d’insertion de ses vaisseaux. — Ses ligaments, sa tunique.


La partie concave (face interne) de la rate est dirigée vers le foie et l’estomac, la partie convexe (face externe) est naturellement en sens inverse. À la partie concave (scissure de la rate) sont insérées les veines et les artères ; c’est là aussi que se trouve le prolongement vers l’épiploon[2]. Sur la partie convexe qui se porte vers les fausses côtes et les cavités iliaques, il ne s’implante aucun vaisseau ; mais quelques prolongements membraneux relient dans cet endroit la rate aux parties environnantes ; ces membranes diffèrent de grandeur et de nombre selon les animaux ; on trouve une différence de figure non-seulement dans les espèces, mais

  1. Voy. particul. Util, du pouls, chap. i ; Causes du pouls, I, iii ; Différ. du pouls, IV, ii ; Prés. tirés du p., IV, xii ; Causes des sympt., chap. iii. — Cf. la Dissertation sur la physiologie de Galien'.
  2. Galien parle de deux prolongements qui vont de la rate vers l’épiploon. Dans le Manuel des dissections (VI, x, voy. note 2 du même chap., p. 323), il s’agit évidemment d’un prolongement vasculaire, mais il me semble que l’auteur a voulu parler ici du ligament gastro-splénique qui, à vrai dire, n’est qu’un appendice gauche et postérieur du grand épiploon avec lequel il se continue sans interruption. Cette interprétation me semble aussi résulter de ce qui est dit des attaches de l’épiploon à la fin de notre chap. xi.