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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IV, xiv.

nous dit, le rattache au diaphragme, a une substance analogue à celle du péritoine. Le foie prend en effet naissance de la tunique qui l’enveloppe et de celle qui tapisse la face inférieure du diaphragme, lesquelles sont toutes deux, ainsi que nous l’avons dit, les prolongements du péritoine. Par son épaisseur, sa force et sa résistance aux lésions, il diffère grandement du péritoine. Il le fallait ainsi ; car dans la station droite, c’est au diaphragme que le foie est nécessairement suspendu ; il courait donc un grand risque d’être aisément rompu par des mouvements un peu violents, et d’entraîner ainsi la mort soudaine de l’animal. En effet, dans cet endroit, ce n’est pas seulement au diaphragme que se rattache le foie ; par l’intermédiaire du diaphragme, il se rattache encore au cœur[1].

Cette veine cave dont j’ai déjà parlé, distribuant le sang par tout le corps, devait nécessairement remonter au cœur ; or, on ne pouvait pas choisir un meilleur passage, puisqu’il lui faut absolument traverser le diaphragme, situé entre les deux viscères. Il n’était donc pas convenable de disposer pour la veine des ligaments autres que pour le viscère. Il valait mieux donner à la veine et à tout le viscère un ligament dur et épais, servant à la fois et de revêtement à la veine cave et de lien commun avec le diaphragme[2]. Cette place était donc des plus importantes, et la bles-

    primi omnium anatomici (!). Hi enim, scribente Scaligero adversus Cardanum, p. 246, grassatores et rebelles pro supplicio vivos exuunt corio. Ita ii demum magno cum cruciatu vivunt, si carnifex umbilicum ferro non attingat. Eo enim tacto, subito exspirant. Sed quæ causa est ?… Concidente (inquit Laurentius, Hist. 1, cap. xvii ; cf. etiam cap. viii) vena umbilicali, hepatis vinculo, collabitur hepar, a quo trahitur diaphragma, princeps respirationis organum. Ex hoc causam reddit subitaneæ mortis adolescentis cujusdam F. Hildanus, Sel. observ. chir. [obs. 20, à la suite de Fontanonus, Francof. 1600, 8o, p. 557]. »

  1. Je trouve dans Cuvier (Anat. compar., t. IV, 2e part., p. 425) des vues analogues, mais nécessairement appuyées sur des considérations d’un autre ordre. « Le foie est constamment rapproché du cœur, comme si la veine cave avait dû se débarrasser de suite du sang qu’elle reçoit par les veines hépatiques ; ou pour pouvoir, dans des cas plus rares, se décharger au besoin dans ces dernières veines, du sang qui ne peut arriver dans les poumons, lorsque la respiration est momentanément suspendue dans les mammifères et les oiseaux, surtout dans ceux qui plongent. Ce rapprochement entre le foie et le cœur tient, sans doute encore, à la circulation du fœtus. »
  2. Voy. pour l’explication de ce passage la Dissert. sur l’anat. et p. 317, note 2.