Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/344

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
312
UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IV, xiii.

sang (veines hépatiques), cela me paraît aussi de toute évidence. En effet, la veine cave ne devait recevoir le sang que déjà parfaitement purifié par ces vaisseaux, grâce à la situation opportune[1] ; pour cette raison encore, la situation des artères mérite d’être louée. La nature ne les a pas établies [exactement] entre les veines supérieures (hépatiques) et inférieures (veine porte), afin qu’elles ne soient pas rafraîchies de la même manière[2], mais elle les a pla-

  1. « Cur ita factum est, ut in simis hepatis sint rami venæ portæ, in gibbis cavæ [v. hepaticæ], in medio horum pori choledechi ? — Ut eo melius purgetur sanguis a bile. Sed revera, imaginarium hoc est totum. Rami enim venæ cavæ non minus perreptant sima hepatis, quam gibba ; quemadmodum rami venæ portæ non minus gibba, quam sima. Et his omnibus locis interjiciuntur pori illi, ut ex omnibus pariter angustiis prolectent bilem. Heic cogitat animus humanus, si Galenus inter ramos utriusque venæ interponit poros bilarios, quomodo rami συναναστομοῦνται ? Et ne putes Galenum non agnoscere has συναστομώσεις, vide quæ de hepatis obstructionibus docet Loc. affect., V, vii. » Hoffmann l. l., p. 70. - Évidemment Galien ne pouvait pas se rendre très-bien compte de la manière dont s’anastomosent les vaisseaux du foie, et comment les veines porte et sus-hépatiques se comportent avec les radicules des canaux biliaires. Toutefois je pense qu’il ne faut pas entendre la phrase, sujet de cette note, comme le fait Hoffmann. Galien ne me paraît pas avoir regardé les canaux biliaires comme des intermédiaires entre les radicules de la veine porte et ceux de la veine sus-hépatique ; mais il s’est figuré que de la veine porte naissaient, suivant un certain angle, les radicules des conduits biliaires, avant que le sang encore impur dans la veine porte, passât dans les veines sus-hépatiques. Voici le texte grec : Βέλτιον ἦν ἐπὶ ταῖς ἀναφερούσαις τὴν ἐκ τῆς κοιλίας τρσφὴν φλεψὶ, προτέρους τῶν διαδεξαμένων φλεβῶν τοὺς ἕλκοντας τὴν ξανθὴν χολὴν τετάχθαι πόρους, ce que les traducteurs latins ont, suivant moi, rendu imparfaitement par ces mots : Satius fuit post venas alimentum ex ventriculo sursum ferentes excepturis id venis poros attrahentes flavam bilem priores fuisse locatos. — Voyez du reste mes Dissertations sur l’anatomie et sur la physiologie de Galien.
  2. Ἵνα μὴ ἀμφοτέρας ὁμοίως διαψύχωσιν vulg. et ms. 2148 (la fin de ce chapitre manque au 2154). Les traducteurs latins suppriment la négation ; mais je crois qu’il faut la conserver, Galien ayant voulu dire que la nature ne voulait pas rafraîchir les deux espèces de veines de la même manière. — Hoffmann (l. l, p. 70) veut voir une contradiction entre ce que Galien dit ici sur les artères, et ce qu’il affirme plus haut (même chap., p. 308), que les divisions de l’artère accompagnent celles des veines dans tout leur trajet ; mais il s’agit de deux faits différents, et dans le passage qui nous occupe, Galien s’est représenté les ramifications des veines sus-hépatiques plus distantes des radicules de l’artère, que celles de la veine porte. Du reste, on comprendra mieux toutes ces idées théoriques sur le rôle des artères dans le foie, quand on aura lu dans les Dissertations précitées l’ensemble des opinions de Galien sur l’anatomie et la physiologie du foie.