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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IV, xiii.

vers les parties intérieures[1] ; pourquoi l’artère se ramifie toujours conjointement avec les veines ; pourquoi, à la partie concave du foie, les veines situées près des portes de cet organe (veine porte) ont été, avec les artères, placées sur le premier plan ; pourquoi les conduits de la bile le sont sur le second, et pourquoi les veines qui, à la partie convexe du foie, convergent vers la veine cave (veines hépatiques), occupent la dernière place[2] ; pourquoi l’artère [hépatique] est extrêmement petite, le nerf plus petit qu’elle (Cf. page 314, note 3), tandis que les conduits de la bile sont plus grands, et que les veines (surtout les branches de la veine porte) les surpassent tous en grandeur ; pourquoi les veines des parties concaves ne sont pas unies[3] aux veines des parties convexes (voy. plus loin, p. 314-5) ; pourquoi toutes les veines du foie ont une tunique très-mince[4] ; pourquoi le foie s’unit au diaphragme ; pourquoi cette union se fait au niveau de la veine cave ? Enfin, vous méconnaissez cette prévoyance si vous ignorez les relations du foie avec toutes les parties avoisinantes.

Si vous n’êtes instruit de tous ces faits, je nie que vous sachiez rien de bon sur l’utilité des parties ; mieux vaudrait pour vous, à

  1. « Le plexus hépatique, très-peu considérable proportionnellement à la glande, pénètre, à travers le sillon transverse dans l’intérieur du foie, au pourtour de l’artère hépatique ; mais on ne peut suivre ses ramifications qu’à une très-petite distance dans la capsule de Glisson, et on ignore encore quel est son mode de distribution dans les lobules. » — Huschke, l. l., p. 131. — Comparativement à celui des veines et des conduits biliaires, le calibre de l’artère hépatique est certainement petit ; mais si on considère cette artère en elle-même, elle n’est pas aussi grêle que le dit Galien un peu plus bas.
  2. Pour cette espèce de topographie en apparence si étrange des divers canaux bilieux, artériels et veineux qui parcourent le foie, je renvoie à la Dissertation sur l’anatomie de Galien, et aux figures qui l’accompagnent ; il me serait impossible de donner ici en peu de mots une explication suffisante.
  3. Οὐ συνάπτονται. Il ne faut pas croire que Galien nie les anastomoses des veines hépatiques avec la veine porte ; il connaissait très-bien ces anastomoses, comme on le verra dans la Dissertation sur l’anatomie, il veut simplement dire que les branches des deux ordres de veines ne marchent pas accolées l’une à l’autre.
  4. « Les parois des veines du foie [surtout des veines hépatiques] sont fort minces et paraissent n’être formées que de la seule tunique interne des vaisseaux. Les grosses branches elles-mêmes ne m’ont paru entourées que d’une couche mince de tissu cellulaire ; elles ne reçoivent pas de prolongement de la capsule de Glisson. » — Huschke, l. l., p. 130.