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DES ORGANES ALIMENTAIRES.

qui se rend dans l’intestin (canal cholédoque), et ceux qui aboutissent à la vésicule même (canaux hépatiques)[1], laquelle n’est certes pas non plus une partie du foie. Chez certains animaux mêmes, on ne trouve pas trace de vésicule, les conduits seuls portent directement la bile du foie à l’intestin grêle[2].

Il ne reste donc que la chair du foie[3], autrement dit la substance

  1. Voy. dans l’Appendice le chap. xii, du livre VI, du Manuel des dissect., qui contient la description des canaux biliaires. ― Voy. aussi la Dissertation précitée sur la manière dont Galien conçoit le rapport de ces canaux avec la vésicule.
  2. Galien dit la même chose dans le Manuel des dissect., VI, viii, init., et il ajoute : « On trouve le foie chez tous les animaux pourvus de sang, et non pas seulement dans les six espèces de ces animaux (voy. chap. iii, init.). Quand le foie existe, la rate existe aussi, ainsi quelles conduits biliaires ; mais tous les animaux ne sont pas pourvus de vésicule. Toutefois ils ne sont pas dans la vérité, les anatomistes qui ont écrit sur tous les animaux chez lesquels ils disent que la vésicule manque. C’est ainsi que Mnésithée s’est trompé à propos de l’éléphant, car cet animal possède une vésicule attachée au foie et d’un volume proportionnel à celui de tout ce viscère. Du reste, la position de la vésicule est toujours la même chez tous les animaux qui en ont une ; elle est attachée au plus grand des lobes du foie (cf. chap. viii, p. 293, la note 1 sur les lobes du foie). » — Aristote (Hist. anim., II, xv, § 5) énumère un certain nombre d’animaux qui n’ont point de vésicule (il l’appelle simplement χολή voy. aussi Rufus dans Oribase, Collect. méd., VII, xxvi, t. II, p. 105 de notre édition) ; mais il n’en accorde pas à tous les animaux pourvus de sang (voy. aussi Part. anim., IV, ii, init.), comme le fait Galien, et en cela il est d’accord avec Cuvier et Duvernoy (voy. Cuvier, Anat. comp., 2e éd. t. IV, 2e p., p. 548 et suiv., et confrontez l’énumération d’Aristote avec celle de ces deux auteurs). La loi qui préside à cette distribution de la vésicule dans les divers animaux, n’est pas encore trouvée ; toutefois on a remarqué que la vésicule manque rarement chez les carnivores, à quelque classe qu’ils appartiennent. — Aristote (l. l., § 7) et Cuvier (l. l., p. 549) s’accordent encore contre Galien à refuser une vésicule biliaire à l’éléphant ; seulement Aristote dit que si on incise la place où doit se trouver la vésicule chez les animaux qui en sont pourvus, il s’écoule un liquide bilieux plus ou moins abondant. — Le même auteur (Part. anim., IV, ii, init.) a très-bien remarqué aussi que la vésicule, quand elle existe, est tantôt attachée au foie, et que tantôt elle en est isolée ; que dans un même genre d’animaux, les uns ont une vésicule et les autres n’en ont pas, et il ajoute : « Ceci se voit aussi chez l’homme, car quelques-uns paraissent avoir une vésicule attachée au foie, et les autres paraissent n’en pas avoir (voy. pour ce passage ma Dissert. sur l’anat. de Galien). Cette particularité est la source de contestations sur tout le genre, car ceux qui ont rencontré l’une ou l’autre disposition sur tous les animaux [qu’ils ont vus] l’attribuent à tous les autres animaux [du même genre]. »
  3. Galien (Manuel des dissect.. VI, xi, in medio) nous apprend qu’Érasistrate