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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IV, xi.

lation des aliments solides et liquides, il avait précisément besoin d’enveloppes et de ligaments très-forts[1].


Chapitre xi. — De l’origine de l’épiploon sur la courbure de l’estomac. Il soutient les vaisseaux artériels et veineux qui, à la partie supérieure de l’abdomen, partent de l’aorte et de la veine-cave inférieure. — Attaches de cette membrane aux différents viscères abdominaux.


Mais pour revenir au point dont je me suis écarté, la nature a établi le péritoine de manière qu’il soit très-peu exposé aux lésions, et très-propre à donner naissance à l’épiploon.

Les parties du péritoine qui remontent de chaque coté à partir de l’épine, se rencontrant à la partie la plus recourbée et la plus élevée de l’estomac, et y trouvant une grande artère et une veine qui s’étend dans sa longueur, toute cette région donne naissance à l’épiploon, qui déjà possède ainsi tout ce qui lui estnécessaire[2]. En effet, c’est dans cette région que sont la grande artère et la grande veine, deux portions du péritoine et la partie de l’estomac qui a besoin de chaleur[3]. La nature en cet endroit, faisant naître de chacun des grands vaisseaux (voy. note 2) un nombre considérable de veines et d’artères, a prolongé en même temps les deux portions du péritoine qui enveloppent et relient la partie des vaisseaux qui les avoisine[4]. La région située entre les vaisseaux est tapissée des portions du péritoine qui se repliant l’une sur l’autre en façon de feuillets, y accumulent une quantité

  1. Dans le Manuel des dissections (VI, iv, in fine), Galien remarque aussi que la partie de péritoine qui enveloppe l’estomac, est plus épaisse que celle qui recouvre le foie.
  2. Voy. pour ce passage très-obscur la Dissertation sur l’anatomie de Galien, et, dans l’Appendice, le chap. iv et v du livre VI du Manuel des dissect.
  3. Dans l’Appendice (chap. v et vi du VIe livre du Manuel des dissections) et dans la Dissertation sur l’anatomie de Galien, on trouve tous les renseignements qui peuvent faire comprendre comment Galien s’est représenté la naissance, les insertions, les connexions, la forme et la marche aussi bien du péritoine que de l’épiploon.
  4. « On a dit avec raison que l’épiploon servait à soutenir les rameaux artériels et veineux qui se distribuent à l’estomac et aux intestins, et à soutenir en général les vaisseaux, tant sanguins que sécréteurs et excréteurs, qui font communiquer la rate et le foie avec l’intestin duodénum. » Chaussier et Adelon, Dict. des sc. médic., article Épiploon. — C’était aussi l’opinion de Vésale, liv. V, chap. iv.