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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IV, viii.

étroit du duodénum est comme un portier (πυλωρός) équitable qui n’accorde un passage facile vers le bas à aucune particule alimentaire, si elle n’a été liquéfiée et cuite.

Chez beaucoup d’animaux il existe en cet endroit une substance d’apparence glanduleuse[1] qui augmente l’étroitesse du passage, surtout quand l’estomac, en vertu de sa faculté rétentrice, se ramasse de toutes parts, opère des mouvements péristaltiques, et se replie en spirale sur son contenu pour en opérer la coction. Alors l’un et l’autre canal se resserre au plus haut degré, et se ferme ; au contraire, quand agit la faculté qu’on appelle expulsive, tandis que tout le reste se rétrécit, se resserre et se contracte, l’estomac laisse le passage libre aux matériaux qui doivent être expulsés.

Ces actes de l’estomac décrits par nous dans d’autres livres (Des facultés naturelles, III, iv et suiv.) paraissent être dans un rapport admirable avec sa structure. Considérez, en outre, d’une part l’élargissement progressif de l’estomac à partir de l’insertion de l’œsophage, d’où il résulte clairement que l’œsophage n’est que le prolongement de ce viscère ; et de l’autre la naissance, non pas lente mais immédiate, de l’intestin à partir du fond de l’estomac, de sorte qu’il n’en est pas une partie constituante, mais que c’est une partie étrangère adjacente (voy. p. 289, note 1).


Chapitre viii. — Comparaison de la structure des tuniques de l’estomac, de l’œsophage et des intestins ; raisons des différences qu’elles présentent dans ces diverses parties. — Le foie entoure l’estomac pour échauffer le viscère, qui doit à son tour échauffer les aliments.


De plus, la nature des tuniques de l’estomac et de l’œsophage est semblable, mais celle des intestins est différente[2]. La tunique

  1. Chez l’homme le pylore est, pour ainsi dire, plus limité que chez les singes ; il forme, chez l’homme un anneau, chez le singe une espèce d’entonnoir, en sorte que le pylore est beaucoup plus prononcé et beaucoup plus étendu dans ces animaux que dans l’homme. — Cet anneau, de forme irrégulière présente en effet au premier abord l’apparence glanduleuse dont parle Galien. Cuvier (Anat. comp., t. IV, 2e part., p. 25) ne décrit cette disposition que pour les orangs et pour quelques singes de l’Amérique ; mais je l’ai constatée aussi sur les magots. — Elle existe encore chez des animaux d’un autre ordre.
  2. Au chap. vii du livre VI du Manuel des dissections, Galien dit que tout ce qu’il a raconté au sujet des tuniques de l’estomac et des intestins dans le traité