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DU MEMBRE ABDOMINAL.

ceux qui fléchissent la seconde articulation de chacun des quatre doigts (court fléchisseur commun). Aux parties supérieures du pied, elle a placé un autre muscle (pédieux) qui doit effectuer le mouvement oblique externe. Pour la main, il fallait des muscles correspondants plus forts, bien qu’elle fût plus petite que le pied ; il était donc impossible d’y établir ces deux espèces de muscles : aussi contient-elle seulement le premier genre de muscles dont nous avons parlé (lombricaux). La main renferme donc sept muscles en tout (voy. II, iii, p. 171), puisque deux ont été ajoutés aux cinq qui sont chargés du mouvement interne : l’un, celui du petit doigt est placé au côté externe (pisi-phalangien), l’autre est celui qui rapproche le pouce de l’index (adducteur). Au pied, l’on trouve non-seulement ces muscles, mais aussi celui qui produit le mouvement latéral externe (pédieux) et celui qui fléchit la seconde articulation de chacun des quatre doigts (court fléchisseur) ; car seul de tous, le gros orteil reçoit des plus grands tendons (long fléchiss. commun) un prolongement qui s’insère sur la seconde articulation et sur la troisième, comme cela a lieu pour le pouce.

C’est ainsi qu’il y a ressemblance et différence entre les tendons du pied et de la main : ressemblance en ce qu’il existe [dans l’un et l’autre] cinq espèces de tendons communiquant quatre mouvements à chaque doigt[1], différence quant à l’origine. Dans les mains, le mouvement interne oblique est le seul qui ait sa source dans les muscles des mains (lombricaux), les quatre autres mouvements procèdent des muscles placés sur l’avant-bras ; tandis que pour les pieds, deux mouvements viennent de la jambe, et d’en haut ; trois ont leur source à la partie inférieure, c’est-à-dire dans les pieds eux-mêmes : nous en avons dit la cause (voy. p. 252). Comme ces mouvements réclamaient des petits tendons, conséquemment des petits muscles et qu’il y avait une place libre dans les

  1. Pour la main : extenseurs commun et propres, fléchisseurs profond et superficiel, lombricaux ; — pour le pied : long extenseur commun, pédieux, long et court fléchisseur commun (Galien ne mentionne pas l’accessoire du long fléchisseur ou chair carrée), lombricaux. — Galien assimile le pédieux aux extenseurs propres, mais il n’a pas noté ces différences capitales que le pédieux ne forme qu’un seul faisceau musculaire, et qu’il se distribue au pouce et aux trois orteils suivants, tandis que les extenseurs propres constituent, chez les singes, trois faisceaux, et se distribuent à tous les doigts. — Cf. la Dissert. sur l’anat. de Galien.