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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, II, xi-xii.

sidérations suivantes se rapporteront à la fois aux apophyses et aux épiphyses[1], non-seulement du carpe, mais de tous les membres.


Chapitre xi. — De la forme des apophyses et des èpiphyses en général ; de celles de l’articulation brachio-carpienne en particulier. — Décomposion de l’articulation du carpe en deux parties ; usage de chacune de ces deux parties dans les mouvements de la main. — Que la nature a mis à profit la forme des éminences osseuses pour la protection des muscles des doigts.


Puisque là où les os, surtout les grands, doivent s’articuler, il faut que l’un d’eux reçoive et que l’autre soit reçu, puisqu’il faut en même temps que celui qui reçoit ait une cavité et que celui qui est reçu présente une convexité, la nature a créé certaines apophyses ou certaines épiphyses pour les uns et pour les autres. Pour les os qui sont reçus, elles sont convexes et arrondies de tous côtés[2] ; pour ceux qui reçoivent, elles sont concaves intérieurement et convexes extérieurement. Ainsi le carpe devant s’articuler avec l’extrémité du cubitus et du radius, chacun de ces deux os possède avec raison une épiphyse convexe et arrondie à l’extérieur, concave à l’intérieur. L’épiphyse du radius est munie circulairement et dans toute son étendue d’un rebord qui étreint exactement l’extrémité du carpe placée de ce côté. Celle du cubitus n’est pas entièrement semblable. La partie interne et qui regarde le radius, ressemble à l’épiphyse de ce dernier os ; mais l’autre partie qui continue en ligne droite la longueur du membre se termine en une tête arrondie, laquelle loge, à l’aide d’une cavité glénoïde, dans l’os du carpe qui est situé de ce côté ; en sorte que l’articulation du carpe est double ; l’une est constituée par les extrémités des os du carpe, logées dans la cavité qui est située entre les épiphyses du radius et du cubitus ; l’autre, la petite, par l’os qui embrasse la petite apophyse du cubitus[3]. Cette dernière a été créée

  1. Voy. pag. 170, note 2.
  2. Voy. sur cette proposition générale la partie de la Dissertation sur l’anatomie de Galien, consacrée aux notions générales sur l’ostéologie.
  3. Chez l’homme, il n’y a pas à proprement parler d’articulation cubilo-carpienne ; mais il n’en est pas de même chez le singe, et particulièrement chez le magot, ainsi que je l’établis dans la Dissertation sur l’anatomie de Galien. Tout ce chapitre et le suivant ont donné lieu, dans le xvie et xviie siècles, à de longues