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DE LA MAIN.



Chapitre ii. — Situation du muscle palmaire grêle, imparfaitement connu par les autres anatomistes. — Des muscles de l’avant-bras qui meuvent les doigts et le poignet. — Utilité comparative de la supination et de la pronation. — Des muscles qui meuvent le poignet. — Des quatre mouvements de l’avant-bras, et par combien de muscles ils sont exercés.


Mais revenant à notre point de départ, parlons du muscle superficiel qui apparaît sous la peau de la partie interne du bras, de ce muscle qu’aucun des anatomistes n’a connu[1] et qui tapisse toute la partie interne nue et sans poil de la main, et qui est créé en vue d’une utilité considérable que je ferai connaître un peu plus loin, après avoir terminé la partie de mon traité consacrée aux muscles [de l’avant-bras] qui meuvent les doigts (chap. vi). À l’intérieur il y a deux muscles seulement (fléchisseurs), ainsi qu’il a été dit, et quatre à l’extérieur, l’un étendant les quatre doigts (extens. commun) et placé avec raison au milieu des autres, comme cela a été aussi démontré (chap. ii et iii) ; deux autres muscles marchent de chaque côté (cubital postérieur et radiaux) ; au-dessous de lui est situé le muscle qui opère les mouvements latéraux des deux doigts les plus petits (extenseur propre de l’auriculaire et de l’annulaire) ; à celui-là sont contigus deux autres muscles, unis ensemble jusqu’à un certain point, et regardés pour cette raison, par les anatomistes comme ne faisant qu’un seul muscle. De l’un s’échappent deux tendons allant à deux doigts, un pour chacun (extenseur du médius et de l’index) ; l’un se rend au doigt le plus long et qui par position occupe le milieu, l’autre vers l’indicateur ; de l’autre muscle vient un tendon qui s’implante sur le plus grand des doigts, qu’on appelle aussi anti-main (long extens. propre du pouce). Tous ces muscles, parfaitement bien situés à l’avant-bras, meuvent les doigts latéralement. En effet, de même que le muscle qui opère l’extension directe des quatre doigts occupe la région moyenne, pour la même raison ceux qui sont chargés des mouvements obliques sont placés dans les régions vers lesquelles ils doivent attirer les doigts, ce qui est encore, je pense, une très-grande preuve d’un art excellent. Car la nature n’a pas, à l’imitation d’un ouvrier inculte, placé le principe des mouvements latéraux des doigts dans les

  1. Il faut sans doute lire n’a bien connu (voy. p. 173).