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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, II, iii.

mais le mouvement qui le rapproche des autres, elle l’a commis au [seul] muscle qui est placé à son côté interne (4e lombrical). Quant aux mouvements analogues des trois autres doigts, qui ne devaient pas [non plus] être énergiques, comme cela a été démontré dans le livre précédent (chap. xix), la nature les a fait exécuter par les seuls muscles qui sont dans la main (lombricaux).

Puisqu’il y a quatre de ces [petits] muscles [pour les doigts] et de plus deux pour le pouce, et un pour le petit doigt, ces sept muscles ont été placés avec raison dans la main même ; avec raison aussi ils sont tous munis d’un tendon unique ; en effet, ils ne pourraient ni être divisés en un plus grand nombre de tendons, étant tout à fait petits, ni, s’ils avaient été plus grands, avoir la position et l’utilité convenables pour faire converger vers un seul point les principes de plusieurs mouvements. Le livre précédent a établi que cela était possible et en même temps utile pour le muscle qui étend les doigts (extenseur commun), pour ceux qui les fléchissent (fléchisseurs communs), et aussi pour ceux qui éloignent les autres doigts du pouce (extens. propres des quatre doigts). Puisque, et cela a été également démontré (Cf. chapp. xvii, xviiii), un seul tendon suffisait pour l’extension de chaque doigt, mais que pour la flexion il en fallait deux, l’un qui mût la première et la troisième articulation, l’autre qui mît en mouvement la seconde, un seul muscle, l’externe, a été fabriqué pour étendre tous les doigts, mais il n’y en eut pas qu’un seul pour la flexion ; or, comme les tendons sont doubles, les muscles qui continuent ce tendon furent aussi créés doubles et très-grands, parce que les tendons étaient très-grands. Le muscle extérieur (extens. commun) est beaucoup moins gros, parce que les tendons étaient beaucoup moins volumineux.

    note 1), l’autre muscle, qui est sous-entendu, est l’extenseur propre du petit doigt, lequel envoie aussi un tendon à l’annulaire. — Les mouvements analogues dont il est question dans la phrase suivante sont les mouvements latéraux d’adduction par rapport au pouce ou à l’axe du corps. En considération de ces mouvements latéraux que Galien attribue aux extenseurs propres, d’une part, et aux lombricaux, de l’autre, il conviendrait de les appeler, les premiers abducteurs et les seconds adducteurs, par rapport à l’axe du corps, l’avant-bras étant en demi-pronation, position dans laquelle Galien considère ordinairement cette partie du membre thoracique.