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DE LA MAIN.

une inférieure. — Les apophyses convexes qu’on remarque au cubitus et au radius, et qui s’articulent au carpe, s’appellent soit simplement apophyses, ce qu’elles sont en effet, soit têtes et condyles. Après avoir appris la valeur de ces noms convenus, vous apprendrez maintenant les choses elles-mêmes.


Chapitre iii. — Des muscles qui constituent le thénar et l’hypothénar. — Énumération des sept muscles qui opèrent les mouvements latéraux des doigts. — Utilité du nombre, de la disposition et de la situation des muscles fléchisseurs des doigts. Du muscle palmaire, mal décrit par les anatomistes qui avaient précédé Galien. — Autres erreurs des mêmes anatomistes. — Qu’il ne faut pas se fier à leurs livres, mais seulement aux dissections.


Le nombre des muscles qui se trouvent à la main est facile à voir : chaque doigt a un petit muscle qui lui est propre (lombrical), ainsi qu’il a été dit plus haut (voy. chap. ii) ; puis viennent s’ajouter les deux muscles qui constituent les éminences appelées thénars, ce sont les plus grands qui parcourent cette région, et c’est par eux que la chair de la main est en relief [sur les côtés] et en creux au milieu. Ces deux muscles écartent fortement des autres doigts, l’un (court abducteur, voy. p. 169, note 1) le grand doigt, l’autre (pisi-phalangien) le petit. La nature a usé de ces muscles pour remplir un but utile ; d’une part elle les a construits pour que les thénars fussent charnus et plus élevés que le milieu de la main ; d’une autre part, une fois que les muscles ont été créés, elle ne souffrit pas qu’ils fussent des chairs inutiles et sans mouvement, mais elle leur a confié le soin de mouvoir les doigts dans un certain sens. Le muscle qui est entre le grand doigt et l’indicateur (adducteur) a été fait pour que cette partie de la main fût charnue ; la nature s’est servie en même temps de ce muscle pour l’accomplissement du mouvement qui ramène le pouce vers l’indicateur. Sachant que le pouce avait besoin de mouvements latéraux vigoureux, elle ne les confia pas seulement aux muscles dont il a été parlé plus haut (adducteur et court abducteur), mais tirant des muscles de l’avant-bras de forts tendons (long extenseur et long abducteur), elle les a fixés sur lui. De la même façon, pour le petit doigt, elle n’a pas confié au seul muscle précité celui des mouvements obliques qui l’éloigné des autres[1] ;

  1. Le muscle précité est le pisi-phalangien réuni au court fléchisseur (voy. p. 169,