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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, I, xix.

externes ; si c’est vers la flexion, on tendra les muscles et les tendons internes. Si on veut étendre et en même temps opérer un mouvement latéral, il est évident qu’on agira à la fois par les tendons qui étendent et par ceux qui meuvent latéralement. De même donc, si on veut fléchir et mouvoir obliquement vers les côtes, on agira sur les tendons qui peuvent fléchir et sur ceux qui peuvent opérer un mouvement de latéralité. Mais comme il y a deux mouvements latéraux, le lieu d’insertion du tendon rend nécessairement impossible l’un des deux, l’externe, lorsque nous fléchissons les doigts, car ce tendon ne s’insère pas directement sur les côtés, mais plutôt un peu plus haut, près des tendons extenseurs. En effet, il a été démontré en outre dans le traité Du mouvement des muscles, qu’on ne peut pas opérer en même temps deux mouvements opposés[1]. Quant à l’autre mouvement (l’interne), ce n’est pas la position du tendon qui empêche l’exécution, car il a en dedans son point d’origine libre, là où sont les tendons fléchisseurs, mais c’est, comme il a été dit plus haut (p. 154-5), sa faiblesse. En effet, si parmi les tendons externes ceux qui opèrent l’extension sont plus gros que ceux qui meuvent latéralement, ils ne les surpassent pas assez en volume pour abolir tout à fait la fonction de ces derniers ; mais il n’est pas facile de dire combien les tendons internes surpassent les latéraux, car il faut plutôt apprendre par les sens que par le raisonnement, que les tendons qui s’implantent latéralement sont faibles, difficiles à voir à cause de leur petitesse, et que les autres, non-seulement sont les plus grands de tous les tendons de la main, mais encore qu’ils sont doubles. Il est donc nécessaire, quand les grands tendons fléchissent les doigts, que les petits soient entraînés par la force du mouvement. En général, lorsqu’un corps est sollicité par deux principes de mouvements qui ont une direction latérale l’un par rapport à l’autre, et qu’il y en a un beaucoup plus fort que l’autre, il est nécessaire que le plus faible soit annulé, mais si la

  1. Galien a sans doute voulu dire que dans la flexion, si le tendon latéral externe (extenseurs propres) entrait en action, il agirait plutôt dans le sens de l’extension que dans celui d’un mouvement latéral eu égard à son point d’insertion, en sorte que les deux tendons fléchisseur et latéral externe agiraient dans un sens opposé s’ils entraient simultanément en action. — Voyez, pour le passage auquel il est fait ici une allusion directe, la partie de la Dissertation sur la physiologie de Galien consacrée aux muscles.