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DE LA MAIN.

aux doigts aucun des mouvements possibles, mais elle a encore proportionné exactement le volume des tendons à l’utilité des mouvements.

Le plus grand des doigts, celui qu’on appelle anti-main (pouce, ἀντίχειρ), possède à la partie interne un tendon grêle[1] ; à la partie externe deux assez forts (long extens., et faisceau métacarp. du long abduct.) ; latéralement, du côté de l’index, un muscle petit et mince (adducteur) ; du côté opposé, un autre beaucoup plus fort situé à l’éminence thénar (court abduct.). Les quatre autres doigts ont chacun deux grands tendons en dedans (fléchiss. profond et superfic.) ; un en dehors (extens. commun) qui égale le plus petit des deux internes ; un troisième plus grêle ; celui-là est placé latéralement à la partie externe (extenseurs propres) ; enfin un autre, le plus grêle de tous, placé latéralement à la partie interne (lombricaux)[2]. Tout cela, ainsi que je l’ai dit, est très-rationnellement disposé. Comme les opérations de la main les plus nombreuses et qui réclament le plus de force, s’accomplissent avec les doigts fléchis, il fallait qu’ils eussent des tendons fléchisseurs qui fussent non-seulement grands, mais doubles ; car, soit que nous prenions avec une seule main ou avec les deux réunies, soit qu’il faille tirer, briser, broyer ou malaxer, nous le faisons en pliant les doigts. Le contraire a lieu pour le grand doigt, car, à l’exception des cas où nous devons le placer sur les autres doigts fléchis, nous n’avons besoin de le plier pour aucune fonction ; mais sa première articulation, celle qui l’unit au carpe, reste tout à fait oisive dans ce mouvement, car si elle se fléchissait, ce mouvement ne serait d’aucun secours ; les deux autres articulations agissent seulement avec efficacité lorsque nous portons le pouce sur les doigts repliés en dedans pour les comprimer ou les serrer. Il en résulte qu’il n’y a aucun tendon fixé au côté interne sur la première articulation du pouce ; mais pour la seconde et la troisième[3] un petit tendon (faisceau du fléchis. profond) a été attaché à la partie interne, et

  1. Il s’agit ici du tendon que le fléchisseur profond envoie chez les singes au pouce pour tenir lieu du long fléchisseur propre qui manque chez ces animaux.
  2. Voy. pour tout ce paragraphe la Dissertation sur l’anatomie de Galien.
  3. Ici Galien compte les phalanges, en partant du carpe. Cf. p. 137, note 2, et p. 136, note 1. — Les parties interne et externe sont les faces palmaire et dorsale.