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préface
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Mais il y a dans les chants canadiens des formes de langage, des tours particuliers, des observations, des traits de mœurs et de caractère qui ne manquent pas de piquant et qui ont après tout leur mérite.

Il n’entre pas dans le plan de cet ouvrage d’apprécier la forme poétique de nos chants populaires. Je me contenterai d’indiquer ici la règle principale et presque unique à laquelle les poètes rustiques veulent bien s’astreindre. Cette règle, c’est l’assonance, qu’un auteur français, M. Raynouard, a définie : « la correspondance imparfaite et approximative du son final du dernier mot du vers avec le même son du vers qui précède ou qui suit, comme on appelle rime la correspondance parfaite du son identique final de deux vers formant distique. »

La longueur du vers populaire est souvent de quatorze syllabes ou même davantage. Chaque fois alors que la rime est masculine (car les rimes parfaites s’y rencontrent quelquefois) la césure est invariablement féminine, ou, plus exactement, sourde. Conformément à l’usage, ces sortes de vers ont été, dans ce recueil, brisés à la césure ; ainsi les deux vers :

Par derrière chez mon père — lui ya-t-un bois joli;
Le rossignol y chante. — et le jour et la nuit,


ont été écrits sur quatre lignes :

 
Par derrier’ chez mon père
Lui ya-t-un bois joli ;
Le rossignol y chante
Et le jour et la nuit, etc., etc.

Pour ce qui est de la doctrine musicale qui découle des enseignements importants qu’offrent les mélodies popu-