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souvenirs d’une actrice.

phie, et je ne puis que rapporter ces lignes d’un journal de 1832, sur sa mort :

C’est cette intéressante orpheline qui, par les soins de madame Fusil, était devenue une actrice charmante, et dont tous les journaux ont parlé lors de son début au Théâtre-Français. Elle était la gloire et l’espérance de sa mère adoptive, qui l’a perdue à l’âge de vingt ans. Voici quelques vers touchants que sa mort a inspirés à madame Desbordes-Valmore, et qui ont été gravés sur sa tombe :


Elle est aux cieux, la douce fleur des neiges,
Elle se fond aux bords de son printemps.
Voit-on mourir d’aussi jeunes instans !
Mais ils souffraient, mon Dieu ! tu les abrèges.

Son sort a mis des pleurs dans tous les yeux :
C’était, je crois, l’auréole d’un ange
Tombée à l’ombre et regrettée aux cieux ;
D’un peu de vie, oh ! que la mort te venge.

Fleur dérobée au front d’un séraphin ;
Reprends ton rang avec un saint mystère,
Et ce fil d’or dont nous pleurons la fin
Va l’attacher autre part qu’à la terre !


FIN.