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CORRESPONDANCE

326. À LOUISE COLET.
[Croisset.] Samedi [12 juin 1852.]

Quoiqu’il soit une heure du matin et que j’aie écrit aujourd’hui pendant douze heures (sauf une pour mon dîner), il faut que je te dise combien je suis content de toi. C’est pour moi un bonheur que ta pièce[1], chère Louise, un bonheur pour moi, comme j’en ai eu un pour toi, lorsque tu as eu ton prix. Il ne manque à cette pièce que très peu de chose pour en faire tout bonnement un petit chef-d’œuvre ; et il n’y a pas de petits chefs-d’œuvre. Rythme, composition, nouveauté, tout y est ; c’est bien, c’est bien. Je suis curieux de voir demain l’avis du confrère.

Mais moi j’en suis enchanté. Cette lettre partira demain par une occasion ; elle t’arrivera le soir même. Qu’elle t’apporte donc un baiser d’ami, bien vigoureux et bien ému ! Dans la première strophe :

Leurs serres de fleurs de l’Asie
Avec toute leur poésie !!…


tu la montres la poésie ; ton mot la gâte.

9e méandre, vulgaire et lâche, ne présente rien à l’œil.

La nef, Lamartine, Tastu, Valmore, dames sensibles ; va avec le barde, le destrier, etc.

3e Morts radieux est-il le mot propre ?

4e Exquise d’un bout à l’autre, mais c’est le

  1. Les Résidences royales. Voir Appendice.