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LA PLANÈTE MARS.

Date.  Observateur. Distance polaire. Longitude.
1783
W. Herschel. 17°,7 8°,1
1830
Bessel. 17°,7 8°,1
1837
Beer et Mädler. 17°,7 8°,0
1858
Secchi. 17°,717°,7
1862
Kaiser. 17°,7 4°,3 192°,3192°,3
1877
Hall. 17°,7 5°,2 192°,3 20°,7
1877
Schiaparelli. 17°,7 6°,1 192°,3 29°,5
1892
Comstock. 17°,7 1°,6 192°,3 8°,2

La longitude aréographique du centre de la tache en 1892 diffère assez peu (pour cette latitude) de celle de 1877. Mais cette position est fort éloignée de celle de 1862 : elle est même à l’opposé. Il y aurait donc eu un changement considérable dans la position du cap d’année en année. Mais il faut avouer que cette détermination précise est assez difficile.

clvi.Observations faites en 1892 à l’Observatoire Goodsell (Northfield), par M. H.-C. Wilson[1].

Quoique la planète ne se soit pas élevée à plus de 22° au-dessus de l’horizon de Northfield, on a pu faire quelques bonnes observations et reconnaître non seulement les configurations principales mais aussi plusieurs des canaux, bien perceptibles par moments.

Jusqu’au 11 août, les seuls canaux reconnus furent le Titan, le Tartare, Cyclope et Cerbère comme un seul, Hephæstus et Propontide. À cette date, à 11h, la région du lac du Soleil passait au méridien central. Elle diffère énormément de celle que nous avons l’habitude de voir : l’espace au-dessus et à gauche du lac, où sont dessinés les canaux Nectar et Ambroisie, est presque aussi foncé que les taches appelées mers ; le lac du Phénix est si grand que, à première vue, l’observateur l’avait pris pour le lac du Soleil ; les canaux Eosphoros, Phasis, Sirenius et Euménides, et un autre qui réunit le lac du Soleil et le lac Tithonius sont visibles. Les mêmes aspects se voient, avec d’autres, sur le dessin du 13 août reproduit ci-après. Ces trois taches doubles fort étonnantes ont été vues par le professeur Crusinberry comme par l’auteur. La première à droite est le lac du Soleil[2]. Mais pourquoi

  1. Astronomy and Astro-Physics, 1892, p. 684.
  2. On comparera avec intérêt avec ces trois taches foncées celles de la carte Schiaparelli de 1882 (t. 1, p. 355). Ici, ces trois taches sont beaucoup plus marquées que la baie du Méridien. C’était le contraire en 1830, puisque Mädler a signalé alors cette baie comme le point le plus noir de la planète (t. I, p. 103). Les variations sont certaines.