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LA PLANÈTE MARS.

Ce résultat dépasse à peine la masse de toutes les planètes réunies, et c’est une limite supérieure. Il faudrait donc que toute l’atmosphère de la nébuleuse se fût successivement réduite en planètes, ce qui est bien difficile à admettre. Il y a là une difficulté très sérieuse contre la théorie de Laplace.

D’après tout ce qui précède, il nous semble que l’on doit admettre comme très probable la formation des planètes dans l’intérieur de la nébuleuse solaire, et ne plus considérer Mars comme nécessairement antérieur à la Terre.

ccxxxiv.Abbé Moreux et Du Ligondès. — Les Canaux de Mars.

On a vu au premier volume (p. 581) les expériences essayées en 1890, sur mon invitation, par le géologue Daubrée, directeur de l’École des Mines, vice-président de la Société Astronomique de France, pour reproduire des cassures analogues aux canaux de Mars sur des globes de

Fig. 238.
métal ou de caoutchouc dont on faisait varier le volume. Malgré toutes les précautions prises, malgré tous les essais, Daubrée ne put obtenir par contraction rien qui ressemblât aux canaux de Mars, en supposant que ces canaux eussent été à l’origine des cassures de la planète. Mais, en introduisant dans les ballons de l’eau sous une pression qui croissait graduellement, ces globes finirent par présenter des brisures rectilignes dont