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SCHIAPARELLI. — LEO BRENNER.
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pour un petit, pour un disque de 7″ que pour un de 17″, c’est une difficulté que M. Cerulli élève contre l’existence réelle des lignes, et cherche à résoudre en disant que l’œil réunit tant bien que mal, dans les deux cas, des choses incomplètement visibles. M. Schiaparelli assure que, pour lui aussi, ce ne sont pas les époques d’opposition et de plus grande proximité qui ont été les meilleures, mais celles où la planète est plus éloignée et plus petite ; mais il attribue ce paradoxe à ce que les observations faites au crépuscule du matin ou du soir, dans une demi-lumière, et même de jour, sont préférables aux observations du milieu de la nuit, non seulement à cause de cette clarté diffuse qui calme l’irradiation de la planète, mais encore parce que l’atmosphère est plus tranquille et les images meilleures. Il en est de même pour les étoiles doubles, telles que ζ Hercule, τ du Cygne, δ du Cygne, etc.

M. Schiaparelli déclare donc que ces deux grandes objections de M. Cerulli reçoivent par là une explication satisfaisante ; que, d’autre part, l’assimilation des aspects de Mars à des lignes lunaires imaginaires n’est pas soutenable, et que les déductions de l’auteur sont très hypothétiques. Le « réseau trigonométrique » des lignes martiennes n’est pas encore expliqué.

Quant aux régions qui blanchissent avec l’obliquité, s’il se forme là des étendues de gelée blanche (La Planète Mars, t. I, p. 400), l’explication serait toute trouvée.

ccxix.Léo Brenner. Observatoire de Lussinpiccolo (Istrie) 1896-1897.

M. Léo Brenner nous a adressé de l’Observatoire de Lussinpiccolo (Istrie) les descriptions et les dessins qui suivent, résumant l’ensemble de ses observations pendant la même opposition[1].

Le premier, pris le 7 octobre 1896, à 15h 45m (temps moyen de l’Europe centrale), et avec un grossissement de 242 fois, représente la planète au moment où son 145e degré de longitude passe au centre du disque (phase assez prononcée, diamètre = 12″). On y distingue nettement, de gauche à droite, un segment de la Thaumasia, l’Aonius Sinus, les mers des Sirènes et Cimmérienne, plus bas le circulaire Trivium Charontis, plus bas encore le parallélogramme de la Propontide (fig. 215).

Dans le second, pris le 30 novembre à 10h, avec des grossissements de 310 et de 410, la phase n’est plus visible, la planète, mieux en opposition et plus rapprochée de nous, a un diamètre de 17″. On la voit par le 290e degré ; en haut les terres Ausonia, Hellas, Noachis et de Deucalion : au-dessous, les mers Tyrrhénienne,

  1. Société Astronomique de France, 1897, p. 441.