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LA PLANÈTE MARS.

été attribué jusqu’ici aux erreurs d’observations. Ce désaccord disparaît quand on a égard aux deux causes en question.

clxxv.Percival Lowell. — Les Longitudes Martiennes[1].

Nous écrivions au Tome 1, page 480, à propos des observations de M. Wislicenus, à Strasbourg, en 1890, de ses longitudes martiennes et de sa carte : « Ces positions nous paraissent toutes un peu trop à droite. Le méridien 0° est à peu près à la longitude 7° de cette carte. La pointe boréale de la mer du Sablier devrait être à 283° au lieu de 295°, le lac du Soleil à 89° au lieu de 95°, le lac Niliacus à 33° au lieu de 44°, le golfe des Perles à 18° au lieu de 28°. Les différences varient de + 5° à +12°. »

Nous avons vu aussi plus haut (p. 70) que M. Keeler, en 1892, a trouvé une différence constante de longitude entre ses observations et les photographies d’un globe de Mars, faites pour les heures de ces observations, les longitudes du méridien central de ces photographies surpassant celles des dessins d’environ 7°. La planète retardait donc de cette quantité.

Souvenons-nous de l’origine du méridien zéro de M. Schiaparelli et de ce que nous avons pris soin de signaler (I, p. 292) : « Si l’on compare, disions-nous, ce méridien zéro à la carte de M. Green, on remarque entre les deux une différence de 7° ; celui de M. Green passe à droite de la baie du Méridien, et cette différence s’étend à toute la carte. À cause des circonstances atmosphériques, ce point zéro des longitudes de M. Schiaparelli n’a pu être l’objet que d’une seule mesure ; il pourrait y avoir une erreur constante dans la numération des degrés, ce qui ne changerait rien, d’ailleurs, à l’exactitude des positions relatives ».

En octobre et novembre 1894, M. Lowell a fait des observations à l’aide de l’excellent objectif de 0m,45 dont nous avons parlé, armé d’un grossissement de 440, et a mesuré au micromètre les positions des points principaux. Entre l’œil et l’oculaire il avait interposé avec avantage un verre jaune, comme l’a fait souvent M. Schiaparelli.

Il commença ses observations par le Fastigium Aryn et trouva qu’il arrivait constamment au méridien central après l’heure donnée par les éphémérides.

Lorsque le golfe des Titans se présenta ensuite, en novembre, le même retard fut constaté.

Un grand nombre de points furent observés. Pour chacun d’eux il y a un retard d’environ 5°.

  1. On martian longitudes. The Astrophysical Journal, 1895, t. I, p. 393.