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LA PLANÈTE MARS.

double, et pourquoi doubles toutes les trois ? Ne serait-ce pas une illusion optique ? L’auteur remarque que ces dédoublements ne se sont manifestés que par instants et qu’en général ces trois taches rondes paraissaient simples.

Le 24 et le 26, on a vu la planète telle qu’elle est représentée sur la seconde figure. Les canaux sont Typhon, Hiddekel, Gehon, Deuteronilus et Oxus. L’ensemble de la mer du Sablier et de la Libye est foncé. L’auteur remarque que Hellas est plus vaste que sur la carte générale de Schiaparelli (La Planète Mars, t. I, p. 440) et qu’une tache blanche se montre à sa région inférieure. Une autre tache blanche se voit aussi sur Deucalionis Regio. En certains moments, la planète a paru parsemée de petits nuages blancs. Noachis Regio se voyait comme une traînée claire, entre Hellas et Deucalion.

Le cap polaire sud a toujours paru parfaitement blanc et rond (elliptique par perspective), excepté le 26 août, où une petite échancrure l’entaillait, comme on le voit sur la figure. Le bord nord du disque a toujours paru blanchâtre.

L’échancrure dont il vient d’être question nous paraît coïncider avec la petite tache noire signalée plus haut par M. Lewis Swift. Celui-ci ne donne pas la date, mais son article est du 1er septembre. Quant aux trois dédoublements, ce doit être une illusion, due peut-être à la variation de la mise au point.

clvii.James Keeler. — Observations faites aux monts Allegheny pendant l’opposition de 1892[1].

Ces observations ont été faites à l’aide d’un réfracteur de treize pouces. Le grossissement généralement employé a été 380, quelquefois poussé jusqu’à 800. L’auteur construisit un globe de Mars de 0m,15 de diamètre avec la carte de Schiaparelli publiée t. I, p. 440, et photographia ce globe placé et incliné tel que la planète se présentait réellement au ciel d’après les éphémérides. Il savait donc d’avance ce qu’il devait voir, et a cherché surtout à constater si des différences se présenteraient.

La première différence remarquée fut une différence constante de longitude entre les dessins et les photographies, la longitude du méridien central de celles-ci surpassant celle des dessins de 7°. L’équation personnelle de l’observateur ne donne pas l’explication de cette différence.

  1. Physical observations of Mars (Memoirs of the royal astronomical Society, t. LI ; 1893).