qui offrent le plus d’intérêt. Le lac du Soleil, cette tache si belle, si noire et si
régulière, n’a pu se soustraire au principe de la gémination qui tyrannise toute
la planète : il est coupé en travers par une bande jaune qui le divise en deux
parties d’extension inégale. Le lac Tithonius est aussi partagé en deux noyaux
d’ombre très forte, auxquels aboutissent les deux lignes qui composent le
double Chrysorrhoas. Les anciens émissaires du lac du Soleil ont disparu ;
seulement j’ai cru observer une faible trace de l’Eosphoros ; mais quatre émissaires
Fig. 245.
Mars en 1890. — Lac fendu en deux. Dessin de M. Schiaparelli (9 juin).
tout à fait nouveaux se sont ouverts, dont le plus à gauche passe sur l’Aurea
Cherso. Cette presqu’île, autrefois si belle, est à peu près abolie, ou du moins
transformée. La région Thaumasia est d’un jaune sombre qui contraste beaucoup
avec la surface brillante des environs, surtout du limbe supérieur d’Ophir, qui
est tout à fait blanc. Voyez sur ce dessin le canal marqué 1 : le 4 juin, il était
beaucoup plus fort que le 6 ; le même jour, 4 juin, il n’y avait pas de trace visible
des canaux marqués 2 et 3 ; quarante-huit heures après, ils étaient de la plus
grande évidence. »
Dans une autre lettre datée du 21 juin, le Directeur de l’Observatoire de Milan ajoute :
« M. Stanley Williams avait bien raison en voyant l’Euphrates doublé : il l’est effectivement (voir fig. 246), et mieux qu’en 1888 ; les deux bandes sont parfaites et la couleur est de ce rouge caractéristique que j’ai déjà plusieurs fois signalé